- Bourseko
- Posts
- Notre philosophie d'investissement
Notre philosophie d'investissement
#74 Et ce que nous apprend le rebond surprise de LVMH
Hello,
Avant de commencer, nous espérons que tout va bien de ton côté. Nous sommes heureux de te retrouver pour cette édition #74 de la Bourseko | Newsletter ! Nous sommes 4234 abonnés. Bienvenue aux nouveaux et merci à tous pour votre confiance !
Si on t’a transféré cette édition et que tu souhaites recevoir chaque dimanche la newsletter, c’est ici 😊
👉️ Cette édition est disponible intégralement pour tous les abonnés, gratuits et premium.
Pour en savoir plus sur nous, je t’invite à lire notre article de présentation. Sinon, tu peux lire l’ensemble des précédentes newsletter sur le site.
📣 L’actualité du club Bourseko
Si tu es membre du club, voici les principaux événements de la semaine qui vient de s’achever :
🔍 Suivi des résultats d’entreprises + partage du PEA de Loris👇
Analyses de résultat - Club Bourseko
🔍️ Si tu veux découvrir gratuitement à quoi ressemble nos suivis de résultats, notre post sur Microsoft est accessible gratuitement ici.
📆 La semaine prochaine s’annonce légère en termes de publication de résultats. Nous reviendrons sur les résultats que nous n’avons pas pu traiter plus tôt et nous publierons dimanche prochain une analyse fondamentale sur un dossier US.
Si tu souhaites rejoindre le Club, tu peux le découvrir gratuitement pendant 1 mois, sans engagement.
Notre philosophie d’investissement
Cette semaine, contre toute attente et après des mois de baisse, l’action LVMH a enregistré une hausse spectaculaire de près de 20%. Personne ne s’y attendait et cette augmentation soudaine a surpris tout le monde.
Le déclencheur de cette hausse est l’annonce d’un plan de relance économique en Chine, un marché clé pour le groupe de Bernard Arnault. Evidemment, cette information et son timing étaient impossibles à prévoir.
Ce rebond a lieu dans un climat de pessimisme généralisé, que ce soit chez les investisseurs institutionnels ou particuliers, notamment sur les réseaux sociaux. Beaucoup attendaient que l’action baisse encore et encore.
Pour nous, cet épisode montre, une fois de plus, que chercher à “timer” ou anticiper les mouvements court terme des marchés financiers est à la fois inutile et contre-productif.
Nous réalisons d’ailleurs que nous n’avons jamais pris le temps d’exposer clairement notre philosophie d’investissement.
Dans cette 74ème édition de la newsletter, nous allons revenir sur notre approche d’investissement.
1 - Investir sur les actions de qualité
La base de notre philosophie d’investissement repose d’abord sur le fait d’investir dans des actions de qualité.
Comme déjà mentionné dans cette newsletter, ces actions se distinguent par plusieurs caractéristiques clés :
Des entreprises avec une croissance régulière de leur chiffre d’affaires et des perspectives solides.
Des marges supérieures à celles de leur industrie, soutenues par de forts avantages compétitifs.
Une allocation du capital efficace qui génère des rendements élevés.
Un bilan financier solide qui permet de traverser les périodes de turbulences économiques
Rien de révolutionnaire ici, nous sommes bien d’accord. En réalité, si quelqu’un ne connaissait rien à la Bourse, il dirait probablement qu’il investirait dans des entreprises en croissance, rentables et peu endettées. Cela semble évident.
Cependant, une fois plongé dans l’univers boursier, il est facile de se laisser séduire par la spéculation et être tenté par :
Des entreprises en difficulté qui, en cas de retournement hypothétique, pourraient générer des gains rapides.
Des biotechs promettant de révolutionner le monde, mais qui ont une infime chance de succès.
Une volonté d’exploiter la volatilité en essayant de timer le marché, pensant qu’on peut anticiper les fluctuations à court terme.
Pourtant, toutes les études montrent que timer le marché est presque impossible et qu’il est statistiquement plus probable de perdre que de gagner en suivant cette stratégie.
C’est pourquoi notre deuxième pilier d’investissement est l’horizon long terme.
2 - Investir à long terme et se concentrer uniquement sur les fondamentaux
Lorsqu’on évalue une décision d’investissement, nous sommes convaincus qu’il faut la penser sur plusieurs années, et non sur quelques mois.
Quand on achète un bien immobilier, on ne cherche pas à savoir si on a fait une plus-value quelques mois après l’achat. Alors, pourquoi en Bourse, devrait-on juger un investissement en regardant si, après quelques jours ou semaines, on est déjà dans le vert ?
Cette manière de penser alimente l’idée fausse que la Bourse serait un casino. Or, pour rappel, les marchés financiers sont volatiles à court terme, mais à long terme, les cours suivent toujours la trajectoire des bénéfices par action et du Free Cash Flow par action.
Cours de l’action LVMH vs son Free Cash Flow
C’est pourquoi nous focalisons notre analyse sur l’évolution de ces indicateurs à long terme, et non sur les fluctuations du cours à court terme.
Nous pensons que beaucoup d’investisseurs commettent l’erreur de juger la santé d’une entreprise uniquement à travers les variations du prix de son action.
De notre côté, nous essayons de toujours faire l’inverse. Si une action baisse alors que la thèse d’investissement reste intacte, tant mieux : cela offre l’opportunité de renforcer à bon compte.
En effet, la Bourse est probablement le seul endroit où, lorsqu’il y a des soldes, les acheteurs fuient.
Prenons l’exemple d’Adyen, une entreprise que nous apprécions. En 2021, tout le monde l’adorait, mais en 2023, beaucoup l’ont boudée, alors que ses fondamentaux s’étaient améliorés et qu’elle suivait parfaitement le plan annoncé par son management.
PER de 160 en 2021 vs PER de 25 en 2023
Le marché oscille souvent entre excès d’optimisme et excès de pessimisme. De notre côté, nous préférons profiter du pessimisme du marché pour être bien positionnés quand l’optimisme revient.
Bien sûr, cela demande souvent de la patience. Mais cette patience est précisément notre plus grand atout en tant qu’investisseurs particuliers, un luxe que les gérants professionnels n’ont pas car ils sont soumis à des objectifs court terme.
C’est aussi pour cela que le stock-picking reste pertinent pour les investisseurs particuliers. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’exclure le stock-picking pour les particuliers en citant l’étude SPIVA n’a pas de sens.
3 - Ne pas surpayer mais ne pas tomber sur la suroptimisation
Bien sûr, l’idée n’est pas d’acheter à n’importe quel prix, même pour d’excellentes entreprises.
En 2021, par exemple, les marchés étaient à des niveaux très élevés, rendant l’achat de bonnes actions à des prix raisonnables difficile. Cela concernait par exemple LVMH, qui atteignait des prix exorbitants pour la situation de l’époque.
Aujourd’hui, certaines belles entreprises sont encore trop chères, comme Costco, par exemple.
Cependant, il est essentiel de ne pas chercher à entrer au point bas ou au prix parfait. Le risque, en essayant de faire cela, est de ne jamais investir dans des valeurs de qualité, et à long terme, cela peut coûter très cher.
Prenons LVMH : à 600 euros, l’action nous semble correctement valorisée selon notre thèse d’investissement. Certes, elle peut encore baisser à court terme, mais sur le long terme, ce prix permet, selon nous, de réaliser une très bonne performance.
Watchlist de Juin du Club avec le dossier LVMH
Rentrer à une valorisation intéressante sans chercher à suroptimiser l’entrée permet aussi de profiter des surprises positives. Par exemple, la bonne nouvelle de jeudi sur LVMH a eu un impact significatif sur la performance à long terme.
Essayer de trouver un point d’entrée parfait est impossible sur le plan fondamental, car trop d’hypothèses sont en jeu. Bien sûr, LVMH pourrait descendre à 400 ou 500 euros, offrant ainsi une marge de sécurité encore plus significative, ce qui serait une excellente opportunité (et en aucun cas un malheur pour notre portefeuille).
Nous apprécions cette citation de François Rochon qui résume parfaitement notre vision 👇
Pour avoir de belles opportunités pour notre portefeuille, nous avons donc besoin d’un climat de pessimisme qui amène de bonnes compagnies à des cours boursiers inférieurs à leur valeur. En fait, plus les peurs – et les fluctuations de marchés s’y relatant – sont grandes, plus nous avons des opportunités de nous enrichir.
Ainsi, la prochaine fois qu’on vous demande “La baisse des cours vous affecte-t-elle?” vous répondrez : “Certainement, elle améliore mes chances de m’enrichir”.
Comme le répète souvent Terry Smith, à long terme (au delà de 10 ans), acheter une action 10 ou 20 % plus cher a peu d’impact, voire aucun, si la thèse d’investissement se confirme.
👉️ C’est pourquoi nous préférons être approximativement corrects plutôt que précisément faux.
Portefeuille de Terry Smith
Par exemple, Terry Smith détient des actions Microsoft depuis 2013. Qu'il ait acheté l'action à 28 dollars ou à 33 dollars, l'impact à long terme est négligeable.
L'essentiel est de ne pas surpayer une entreprise, mais il est tout à fait justifiable de payer une prime pour une entreprise de qualité 💎
Pour aller plus loin 👇️
4 - Avoir des convictions et construire un portefeuille concentré
Pour espérer surperformer les indices en stock picking, nous pensons qu’il est essentiel de construire un portefeuille concentré.
Une étude intéressante, mentionnée par Xavier Delmas dans cette vidéo, montre que les premières lignes des portefeuilles des gérants de fonds, qui représentent leurs convictions les plus fortes, ont tendance à surperformer le marché.
Cependant, les gérants de fonds sont contraints : ils ne peuvent pas allouer plus de 10% de leur fonds à une seule valeur pour des raisons de gestion du risque.
En tant qu’investisseurs particuliers, nous avons la liberté de concentrer notre portefeuille à notre guise, comme Warren Buffett, qui avait encore récemment 50% de son portefeuille coté investi sur Apple.
Portefeuille de Warren Buffett avec 50% sur Apple
La clé est de se concentrer sur quelques convictions fortes. Cela peut être 3, 4, 8 ou 12 convictions. Au-delà, il devient difficile de maintenir le même niveau d’analyse et de conviction.
C’est pour cela que nous visons toujours un portefeuille concentré avec moins de 20 positions.
Mais surtout, nous pensons qu’il est crucial que les 5 à 6 premières lignes représentent une part significative du portefeuille, car ce sont ces convictions qui généreront l’essentiel de la performance, un peu comme les 7 Magnifiques pour le S&P 500.
De plus, une action qui performe très bien, comme Apple les 20 dernières années, prendra naturellement de plus en plus de poids dans le portefeuille. Et, contrairement aux gérants de fonds, nous n’avons pas l’obligation de réduire cette position.
⚡️ A NOTER
Une des pires erreurs pour un investisseur particulier est de vendre ses vainqueurs pour renforcer ses perdants.
5 - Viser un taux de réussite de 60%
Investir, c’est parier sur l’avenir, et par définition, cet avenir est incertain.
Nos analyses reposent sur des hypothèses et des projections, ce qui implique la possibilité de se tromper.
Dans ce métier, si vous avez raison 6 fois sur 10, vous êtes bon.
Viser un taux de réussite de 60 % est déjà très ambitieux. C’est pourquoi nous faisons de notre mieux pour approfondir nos analyses et comprendre chaque dossier au mieux.
In fine, même avec cet objectif, la loi de Pareto finira par s’appliquer : environ 20 % de nos investissements généreront 80 % de nos performances.
Illustration de la loi de Pareto
C’est là qu’un portefeuille concentré prend tout son sens : il permet de maximiser l’impact des meilleures convictions et de ces gagnants.
Par exemple, il y a 20 ans, détenir une action comme Apple ou Microsoft aurait compensé toutes les autres erreurs et aurait permis de surperformer le marché.
Cependant, même les meilleures analyses ne peuvent éliminer totalement le risque. Il est donc important de gérer son risque en étant un minimum diversifié, c’est à dire minimum 8 actions selon nous.
6 - Rester à l’écart des bruits du marché
Ce qui est le plus difficile en Bourse, c’est de résister à l’influence du bruit constant sur les marchés.
Avec les réseaux sociaux et les médias, il est très facile de se laisser influencer. Certains sont toujours pessimistes, d’autres exagérément optimistes.
Pessimisme vs Optimisme - Depuis l’action a fait 115% de performance..
Chaque jour, nous sommes submergées d’informations, la plupart sans impact réel à long terme, mais ces données font bouger les cours à court terme. C’est ce qu’on appelle du bruit.
Jouer au jeu des prévisions à court terme en se basant sur ce bruit, c’est jouer à un jeu à somme négative où la majorité en sort perdante (d’où le fait que 90% des tradeurs particuliers sont perdants).
À l’inverse, investir à long terme est un jeu à somme positive. La majorité des investisseurs sont gagnants.
Quant à la macroéconomie et la géopolitique, voici ce que disait très justement Peter Lynch 👇️
Si vous passez 13 minutes par an à analyser la macroéconomie, vous avez perdu 10 minutes.
Pourquoi ? Parce que peu importe les prévisions, des événements inattendus surgiront toujours, avec des impacts tout aussi imprévisibles.
C’est pourquoi nous n’intégrons ces informations que si elles affectent notre thèse d’investissement à long terme, pas simplement les trimestres à venir.
7 - Etre le moins actif possible
Enfin, dernier point, nous essayons d’être le moins actif possible sur nos portefeuilles. C’est pourquoi nous vendons rarement. D’ailleurs, les investisseurs qui réussissent le mieux sur le long terme sont souvent ceux qui effectuent le moins de mouvements.
Il y a deux principales raisons pour lesquelles nous vendons une action.
1 - Lorsque notre thèse d’investissement n’est plus valide. Dans ce cas, il n’y a pas de mal à sortir en forte moins value.
En effet, le prix à payer pour faire x10, x20 ou plus, c’est d’accepter cette volatilité et ce risque.
2 - Lorsqu’une meilleure opportunité se présente, justifiant ainsi un arbitrage.
En dehors de ces 2 principales raisons, il est inutile de sortir d’une entreprise de qualité qui continue à délivrer.
Nous n’utilisons pas de stop-loss et autres outils de trading qui se basent sur les fluctuations de prix et non sur les fondamentaux. Pour nous, le prix est la conséquence des fondamentaux, pas l’inverse.
Et si le prix baisse de façon décorrelé de ses fondamentaux, c’est une opportunité, pas une raison de sortir.
Conclusion
Pour conclure, nous voulons investir dans des entreprises, pas seulement dans des actifs volatils.
Investir dans une entreprise, c’est investir dans des hommes et des femmes, dans une culture d’entreprise, des actifs, une stratégie et des avantages compétitifs.
C’est cette philosophie que nous partageons au sein du Club Bourseko.
Nous partageons uniquement des analyses, nous ne commentons pas les bruits du marché.
Nous regardons les fondamentaux uniquement des entreprises de qualité car il y en a déjà suffisamment à suivre
Nous observons les mouvements du marché uniquement pour détecter des opportunités, pas pour conclure qu’une action est bonne ou mauvaise
Nous suivons les meilleurs dossiers en Europe et aux Etats-Unis.
Si tu t’identifies à cette philosophie, sache que tu peux tester gratuitement et sans engagement le Club pendant 30 jours.
Et si tu cherches à investir à long terme sans te compliquer la vie, la meilleure option reste les ETF.
Un dernier point : être investisseur, c’est aussi être optimiste sur l’avenir. Dans un monde où nous sommes constamment bombardées de mauvaises nouvelles et d’informations tragiques, cet optimisme fait du bien.
Voilà, on arrive à la fin de cette édition. N’oublie pas de laisser un commentaire et de la partager autour de toi, ça nous aide beaucoup pour développer cette newsletter 😊
On arrive à la fin de cette édition. Qu'en as tu pensé ?Ca te prend moins d'une seconde et ça m'aide beaucoup |
Si tu as des questions, n’hésite pas à les poser. J’y répondrais avec plaisir. Tu peux répondre à ce mail ou me contacter directement à [email protected]
Et si tu penses que cette newsletter pourrait plaire à une personne de ton entourage, transfère-lui directement cet email.
Passe une excellente semaine et à dimanche prochain 😊
Reply