Dois-tu ouvrir un PER pour payer moins d'impôts ?

Hello,

Avant de commencer, j’espère que tout va bien de ton côté. Je suis heureux de te retrouver pour cette édition #49 de la Bourseko | Newsletter ! Nous sommes 2995 abonnés. Bienvenue aux nouveaux et merci à tous pour votre confiance !

Si on t’a transféré cette édition et que tu souhaites recevoir chaque dimanche à 7h ma newsletter, c’est ici 😊

🗄️ Au sommaire de cette édition

1. Communication

2. Dois-tu ouvrir un PER pour payer moins d'impôts ? : ...et tu sauras si le PER est fait pour toi en fonction de ton profil

📣 Communication

Dernièrement, Google et Yahoo ont renforcé leurs exigences de sécurité et classent plus facilement les mails en “Promotion” ou “Spam”.

Du coup, vous avez été moins nombreux à lire l’excellente newsletter de la semaine dernière sur le Cloud rédigée avec Julien, ingénieur chez AWS.

Si c’est ton cas et que la dernière newsletter n’est pas tombée dans ta boîte mail principale, je te propose 2 solutions faciles pour éviter que cela se reproduise :

1. M’ajouter à tes contacts : il suffit de cliquer sur l’expéditeur en haut à gauche du mail sur Gmail et de cliquer sur l’icône “Ajouter aux contacts”

2. Répondre à cette newsletter (ou tout autre mail dont je suis l’expéditeur) : En interagissant avec mes mails, ton prestataire d’email considèrera que ce n’est pas un spam. Un simple “ok” suffit.

Voilà, sur ce, on peut passer à la suite de la newsletter 😊 

Dois-tu ouvrir un PER pour payer moins d'impôts ?

Depuis un moment, je m’intéresse au Plan Epargne Retraite (PER) pour réduire mes impôts. Régulièrement, je tombe sur des publicités qui vantent les avantages du PER en tant qu’enveloppe de défiscalisation.

En faisant mes recherches, j’ai rapidement compris que le PER n’était pas avantageux pour moi tout de suite. Cependant, il peut être très adapté à d’autres profils. C’est justement le sujet de cette édition.

Pour traiter ce sujet, rien de mieux que laisser la parole à un conseiller en gestion de patrimoine indépendant, Le Stratège Patrimonial (son pseudo sur Twitter).

J’adore le contenu qu’il propose. J’ai notamment découvert que le compte-titre pouvait être un super outil de succession grâce à un de ces posts. Il adresse des sujets qui sortent des sentiers battus et est un excellent vulgarisateur.

De façon générale, j’aimerais traiter de temps à autre des sujets autour de la gestion et de stratégies patrimoniales avec lui. En attendant, si ces sujets t’intéressent, je peux que te recommander d’aller le suivre.

Allez, c’est parti ⤵️ 

Qu’est-ce que le PER ?

La loi PACTE a pour objectif de démocratiser la capitalisation pour la retraite. Ainsi, elle a permis de simplifier et d’harmoniser les régimes de retraite par capitalisation (PERP, PERCO, Madelin, Article 83) en un seul et unique produit : le PER (Plan d’Épargne Retraite).

Le PER permet de se constituer une épargne retraite avec des avantages fiscaux. En contrepartie, cette épargne sera bloquée jusqu’à la retraite, sauf exceptions.

Il existe deux types de PER : le PER d’entreprise (appelé aussi PERE) et le PER Individuel (aussi appelé PERin). Dans cet article, nous nous concentrerons sur le PER Individuel, car c’est celui que vous pouvez souscrire à titre individuel et alimenter avec des versements volontaires.

Fonctionnement du PER

1. Fiscalité à l’entrée

Le grand avantage du PER est la possibilité de déduire vos versements de votre revenu imposable. 

En conséquence, votre revenu imposable étant moins élevé, forcément, vous paierez moins d’impôts. Plus votre TMI (Taux Marginal d’Imposition) est élevé, plus la réduction d’impôt sera intéressante.

Malheureusement, le montant de la déduction d’impôt est plafonné par l’Etat (ça serait trop facile sinon 😅 ) à la plus grande somme entre :

• 4 399€ en 2024 (10% du « PASS » de l’année précédente)

• 10% de vos revenus (plafonné à 35 192€)

Et si jamais vous avez oublié d’investir sur un PER les années précédentes ? Pas de panique ! Les plafonds de déductibilité sont reportables pendant 3 ans !

Ainsi, si vous n’avez pas profité de la totalité (ou d’une partie) de vos abattements lors des 3 dernières années, vous pourrez augmenter votre plafond de déductibilité cette année en additionnant tous ces plafonds !

2. Fiscalité à la sortie

Mais cette économie d’impôt n’est pas un cadeau de l’Etat. À la sortie du PER, vous devrez payer un impôt sur les plus-values (flat-tax) ET sur le capital (impôt sur le revenu).

En effet, comme le capital investi n’a pas été imposé à l’entrée, il est “normal” qu’il soit imposé à la sortie. A contrario, dans un PEA ou une assurance-vie, le capital investi a déjà été imposé au préalable et donc, seules les plus-values sont taxées.

L’avantage fiscal du PER est donc un décalage de l’imposition. Les sommes que vous avez versées et déduites de votre revenu imposable seront imposées à la sortie.

« Inutile », me direz-vous ? Non, car à la retraite, vos revenus baissent et bien souvent votre TMI baisse. Ainsi, cela vous permet de payer moins d’impôt que vous n’auriez dû, tout en générant des intérêts pendant les années de capitalisation.

Cela a donc deux avantages :

1. Réduire votre imposition immédiatement

2. Décaler votre imposition

Je suis conscient que la théorie n’est pas forcément évidente, alors voici un exemple qui sera plus clair.

À 44 ans, vous étiez dans la TMI à 30%. Vous aviez versé 10 000€ sur votre PER et donc obtenu une réduction d’impôt de 3 000€.

À la retraite à 64 ans, vos revenus baissent, vous basculez dans la tranche d’imposition à 11%.

Vous optez pour la sortie du PER en capital. Vous serez imposé sur les plus-values (flat-tax) ET sur le versement de 10 000€ (impôt sur le revenu). Vous devrez donc payer la flat-tax ET 1 100€ (10 000 * 11%) d’impôt sur le revenu.

1. Vous avez réduit votre imposition. Au lieu de payer 3 000€ à l’entrée, vous ne payez que 1100€ à la sortie. Vous venez d’économiser 1 900€ d’impôt.

2. Vous avez décalé votre imposition. Malgré le fait que vous ayez versé 1 100€ d’impôt, vous les payez à l’âge de 64 ans au lieu de les payer l’année du versement, à 44 ans. C’est comme si l’État vous avait prêté 1 100€ pendant 20 ans à taux 0. Cela vous a ainsi permis de les capitaliser pendant 20 ans et une fois les 1 100€ « remboursés », de garder les intérêts qu’ils ont générés.

3. Les deux modalités de sortie anticipée du PER

Nous l’avons vu, le capital placé dans un PER est bloqué jusqu’à la retraite. Cependant, dans certains cas, vous n’êtes pas obligé d’attendre la retraite pour débloquer votre PER.

En effet, la sortie anticipée du PER est possible en cas d’achat de votre résidence principale ou en cas d’accident de la vie.

Voici la liste de ces accidents :

• Expiration des droits au chômages

• Situation de surendettement

• Cessation d’activité non salariale suite à une liquidation judiciaire

• Décès de votre conjoint (ou partenaire de PACS)

• Situation d’invalidité de vous, de votre conjoint (ou partenaire de PACS) ou de l’un de vos enfants.

La fiscalité sur la succession est-elle avantageuse ?

Au décès du titulaire, le PER se clôture.

Si c’est un PER Bancaire : Il est inclus dans la succession, avec des abattements renouvelables tous les 15 ans s’ils sont disponibles, puis des droits de donation.

Si c’est un PER Assurantiel : Comme l’assurance-vie, le PER est dit « hors succession ». Il est possible de nommer des bénéficiaires et de leur transmettre le montant du PER. Comparé à l’assurance-vie, la fiscalité ne dépend pas des dates de versement sur le contrat, mais de la date de décès du titulaire.

Il existe deux fiscalités différentes selon la situation :

1. Décès avant 70 ans. Une exonération de 152 500€ par bénéficiaire, puis 20% jusqu’à 700 000€ et 31,25% au-delà.

2. Décès après 70 ans. Les sommes entrent dans la succession après un abattement de 30 500€ (à partager entre tous les bénéficiaires).

À la différence de l’assurance-vie, les supports en unités de compte du PER ne sont pas soumis aux prélèvements sociaux en cas de décès, vous permettant d’économiser 17,2%.

La fiscalité avantageuse de la succession du PER Assurantiel est souvent mise en avant. Mais est-elle si avantageuse que ça ?

En théorie, oui. En cas de décès avant l’âge de 70 ans, le PER Assurantiel pourrait même être plus avantageux que l’assurance-vie, car il bénéficie de la même fiscalité, mais sans les prélèvements sociaux !

Malheureusement (ou plutôt heureusement), l’espérance de vie en France est supérieure à 70 ans, ce qui vous fera passer sur une fiscalité bien moins avantageuse.

Alors que pour une assurance-vie, ce n’est pas l’âge au moment du décès qui compte mais l’âge au moment du versement. Ainsi, si vous versez de l’argent sur une assurance-vie avant 70 ans, vous serez soumis à la fiscalité 1, peu importe votre âge au moment du décès.

De plus, il convient de souligner que les abattements pour le PER Assurantiel sont identiques à ceux de l’assurance-vie. Par conséquent, si vous avez déjà utilisé ces abattements avec une assurance-vie, le bénéficiaire ne pourra pas en profiter avec le PER. Cela peut donc grandement réduire « l’avantage » fiscal de la succession d’un PER.

A qui s’adresse le PER ?

L’intérêt du PER réside dans son aspect défiscalisant. Si vous êtes faiblement imposé, il n’est donc pas très intéressant d’ouvrir un PER. Par contre, il devient intéressant de le considérer si vous êtes dans une TMI à 30%, 41% ou 45%.

Il faut aussi prendre en considération votre âge étant donné que le PER est bloqué jusqu’à votre retraite. Si vous êtes jeune, ce n’est donc pas forcément idéal de bloquer votre argent pendant 30 ou 40 ans.

« Oui mais on peut le débloquer pour l’achat de la résidence principale ». Ce serait faire une grosse erreur. Pourquoi ? Car votre niveau de revenu a tendance à augmenter au cours de votre carrière.

Ainsi, si au moment d’acheter votre résidence principale, vous avez des revenus plus importants, votre TMI risque d’augmenter. L’avantage fiscal devient alors un désavantage fiscal.

Au-delà de cet aspect, les plus-values du PER ne sont pas fiscalement avantageuses car elles sont imposées à la flat-tax (30%). Il est donc plus judicieux de s’orienter vers des enveloppes avec une fiscalité plus avantageuse telles que l’assurance-vie ou le PEA.

La retraite et l’achat de la résidence principale sont des projets très importants dans la vie d’un épargnant, mais il en existe bien d’autres tels que financer la scolarité des enfants ou encore acheter une résidence secondaire. Ainsi, si vous placez votre argent trop tôt sur le PER, vous ne pourrez pas compter dessus pour financer vos projets autres que la retraite !

Pour résumer, le PER est très pertinent pour ceux qui ont une forte fiscalité, qui ne sont pas trop jeunes, qui disposent déjà d’une épargne sur d’autres supports pour financer leurs projets, et qui souhaitent commencer à préparer leur retraite.

En somme, si vous avez des revenus élevés et que vous êtes prêt à bloquer votre capital jusqu’à votre départ à la retraite, alors le PER est fait pour vous.

Dans quel cas faut-il privilégier le PEA au PER ?

Si vous êtes parmi ceux pour qui le PER pourrait convenir, est-il plus judicieux d'investir pour sa retraite dans un PER plutôt que dans un PEA ?

Ici, nous allons prendre l’exemple d’un investissement sur un ETF CAC40 GR sur PEA et sur PER. La performance du CAC 40 GR moyenne est de 8,7% et nous supposons que les frais d’un PER s’élèvent à 0,8%/an.

Evidemment, les performances passées ne présagent pas des performances futures mais elles serviront de base pour faire des projections et on considère que le PEA à déjà 5 ans d’ancienneté. 

1. Votre TMI est actuellement de 11% et sera de 0% à votre retraite.

Vous placez 10 000€ sur un PER. Vous recevez donc 1 100€ d’économie d’impôt et votre effort d’épargne est de 8 900€.

Nous allons comparer, pour effort d’épargne équivalent, 10 000€ placé sur un PER contre 8 900€ placé sur un PEA. Pendant les 8 premières années, le PER offre un meilleur rendement que le PEA, mais ensuite c’est le PEA qui est plus performant.

2. Votre TMI est actuellement de 30% et sera de 11% à votre retraite.

Vous placez 10 000€ sur un PER. Vous recevez donc 3 000€ d’économie d’impôt et votre effort d’épargne est de 7 000€.

Nous allons comparer, pour effort d’épargne équivalent, 10 000€ placé sur un PER contre 7 000€ placé sur un PEA. Pendant les 26 premières années, le PER offre un meilleur rendement que le PEA, mais ensuite c’est le PEA qui est plus performant.

3. Votre TMI est actuellement de 41% et sera de 30% à votre retraite.

Vous placez 10 000€ sur un PER. Vous recevez donc 4 100€ d’économie d’impôt et votre effort d’épargne est de 5 900€.

Nous allons comparer, pour effort d’épargne équivalent, 10 000€ placé sur un PER contre 5 900€ placé sur un PEA. Dans ce cas de figure, le PER est plus rentable que le PEA peu importe la durée !

Points de vigilance à garder en tête

1. Les frais

Le PER est souvent mis en avant pour ses avantages fiscaux. Comme l’assurance-vie, le PER est une enveloppe qui peut entraîner des frais :

• D’entrée ;

• De versement ;

• De gestion ;

• De gestion pilotée ;

• D’arbitrage.

De nombreux acteurs appliquent des frais considérables, il est donc essentiel de rechercher ceux qui proposent des frais d'entrée et de versement minimes, ainsi que des frais de gestion peu élevés.

L’idéal pour limiter les frais serait de choisir un PER Bancaire (aussi appelé PER Compte-Titre) qui a, en général, beaucoup moins de frais qu’un PER Assurantiel.

2.  Gestion libre ou pilotée ?

Le PER vous offre le choix entre la gestion pilotée et la gestion libre. Si vous avez le temps et les connaissances nécessaires, la gestion libre sera plus adaptée et sera moins coûteuse en termes de frais.

Si vous lisez cette newsletter, c’est que vous vous intéressez à l’investissement et donc vous avez tout intérêt à passer par la gestion libre pour éviter des frais inutiles et relativement importants (cf cette édition). Les ETF sont une très bonne solution pour s’exposer au marché action de façon passive.

3. Quels sont les supports disponibles ?

Le PER Bancaire et le PER Assurantiel ont tous deux accès à des ETFs, des OPCVM, des fonds immobiliers, etc.

Cependant, le PER Bancaire a l’avantage d’avoir accès à d’autres produits tels que des actions et des obligations.

Tandis que le PER Assurantiel a l’avantage d’avoir à disposition des fonds euros.

4. PER Bancaire ou PER Assurantiel, que choisir ? 

Il n’y a pas de réponse toute faite. Il est primordial de choisir en prenant en compte votre situation personnelle et familiale :

• Si la transmission et la protection de votre patrimoine est une priorité, le PER Assurantiel est une solution intéressante.

• Si vous cherchez à investir sur un PER à moindre frais, il faudra opter pour le PER Bancaire.

Conclusion

Il est prévu que le niveau de vie des retraités diminue de 25% d’ici 2070. Ainsi, capitaliser pour sa retraite devient essentiel. En effet, la capitalisation vous permettra de combler la perte de pouvoir d’achat voire de prendre votre retraite plus tôt.

Il est donc primordial de vous créer une stratégie patrimoniale et d’y intégrer l’ensemble des produits et enveloppes qui pourraient vous aider à atteindre vos objectifs. Le PER, PEA, CTO et l’assurance-vie sont toutes des solutions pertinentes, à vous de choisir celles qui vous conviennent le mieux.

Voilà, on arrive à la fin de cette édition. Si tu as appris quelque chose, n’oublie pas de laisser un commentaire et de la partager autour de toi, ça m’aide beaucoup pour développer cette newsletter 😊 

Si tu as des questions, n’hésite pas à les poser. J’y répondrais avec plaisir. Tu peux répondre à ce mail ou me contacter directement à [email protected]

Et si tu penses que cette newsletter pourrait plaire à une personne de ton entourage, transfère-lui directement cet email.

Passe une excellente semaine et à dimanche prochain 😊

Bourseko

Disclaimer : Je ne fais que partager mon expérience, je ne suis pas conseiller en investissement. Ces informations sont purement informatives et ne constituent en aucun cas un conseil en investissement. Dans tous les cas, je t’invite à systématiquement faire tes propres recherches.