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Schneider Electric : investir sur le monde de demain
#124 Notre analyse du meilleur dossier du CAC 40 pour s'exposer à l'IA
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Schneider Electric : Investir sur le monde de demain
Par Loris Dalleau
Depuis plusieurs années, Schneider Electric fait régulièrement partie des valeurs favorites des investisseurs européens.
Et c’est tout à fait compréhensible. Avec un carnet de commandes solide de 22 milliards d’euros, l’entreprise profite pleinement des méga-tendances liées aux data centers et à l’électrification, se positionnant comme un acteur incontournable pour le monde de demain.
Aujourd’hui, nous souhaitons nous pencher sur ce dossier, qui suscite un intérêt croissant chez les particuliers, mais qui reste souvent mal connu.

Performance annualisée de 13.4% depuis 2005
En 2024, le géant français a connu une véritable envolée boursière, avec une performance proche de plus de 40%. Cet élan a été alimenté par l’enthousiasme autour des investissements liées à l’intelligence artificielle, les investisseurs recherchant activement les entreprises susceptibles d’en bénéficier.
Dans cette newsletter, nous revenons sur l’histoire et le business model de Schneider Electric et nous analyserons ses avantages concurrentiels, ses perspectives (notamment en lien avec l’IA) et nous identifierons les niveaux de valorisation qui pourraient constituer des points d’entrée attractifs.
Allons-y ⤵️
👉️ Cette newsletter aurait dû être publiée hier mais nous avons eu un peu de retard pour terminer sa rédaction.
Histoire
Tout commence en 1836, au Creusot, en Bourgogne. Les frères Adolphe et Joseph-Eugène Schneider reprennent une vieille fonderie et en font un fleuron de la sidérurgie. À l’époque, la France s’équipe en chemins de fer, en ponts métalliques et Schneider & Cie devient l’un de ses bras industriels.

La fin du XIXᵉ siècle apporte une nouvelle énergie : l’électricité. L’entreprise participe aux premières expositions universelles et investit dans les équipements électrotechniques. L’électrification du monde est en marche et Schneider veut y jouer un rôle.
Au fil du XXème siècle, l’entreprise se détourne peu à peu de la métallurgie et des armes pour se concentrer sur les réseaux électriques et les équipements industriels.
En 1969, la fusion avec le groupe belge Empain donne naissance à Empain-Schneider. Ce mariage accélère le recentrage sur l’électricité au détriment des métiers traditionnels. Les années 1980 et 1990 sont celles d’une série d’acquisitions stratégiques : Télémécanique, Square D, Merlin Gerin, Modicon. Ainsi, en 1999, pour acter ce recentrage, l’entreprise change de nom pour devenir Schneider Electric.

Le début du XXIᵉ siècle marque un nouveau virage. Après avoir consolidé son savoir-faire dans les équipements électriques, Schneider Electric s’attaque au numérique. Les solutions ne se limitent plus à transporter ou distribuer l’électricité, elles permettent désormais de la gérer intelligemment, de la mesurer et de l’optimiser.
En 2006, l’acquisition d’APC place le groupe au cœur du marché des data center. Le groupe pousse aussi ses pions dans le logiciel. Après une montée progressive au capital, il finalise en 2022 la prise de contrôle d’AVEVA, spécialiste britannique de la gestion numérique pour l’industrie.

Extrait des Echos
De l’aciérie du Creusot aux solutions logicielles globales, Schneider Electric a fait de l’adaptation son ADN. À chaque révolution industrielle, il a su lire les signaux, se positionner sur métiers de demain pour devenir un géant de l’industrie française.
Répartition de l’activité
Aujourd’hui, le groupe s’articule autour de deux grandes divisions stratégiques, complémentaires dans leur positionnement : la Gestion de l’Énergie (81%) et l’Automatisme Industriel (19%)

Répartition de l’activité - Exercice 2024
Ces deux grandes activités s’adressent à un large éventail de clients et se déclinent sur 4 grands marchés finaux :
Data Centers & Réseaux : un secteur en pleine expansion, porté par la croissance exponentielle des données traitées, le développement du Cloud et l’essor de l’intelligence artificielle. Schneider y propose des solutions complètes alliant alimentation électrique, refroidissement, automatisation et services de maintenance.
Immeubles : du bâtiment résidentiel au complexe tertiaire, le groupe fournit des systèmes de gestion énergétique, de sécurité et d’automatisation pour réduire la consommation.
Industrie : Schneider accompagne les sites de production dans la modernisation et l’optimisation de leurs procédés grâce à l’automatisation, la supervision et les logiciels industriels, avec pour objectif d’améliorer la productivité, la qualité et la durabilité des opérations.
Infrastructure : Et enfin, on retrouve les réseaux électriques, les hôpitaux, les transports et les installations publiques, où Schneider assure la continuité de service, la résilience des systèmes et la maîtrise des coûts énergétiques.

Les 4 marchés finaux
Par ailleurs, il est important de rappeler que Schneider Electric opère principalement en B2B (Business-to-Business), en s’adressant directement aux entreprises, administrations et exploitants d’infrastructures plutôt qu’aux particuliers.
Cette orientation lui permet de bâtir des relations de long terme avec ses clients, souvent autour de contrats multiannuels intégrant produits, logiciels et services, renforçant ainsi la récurrence de ses revenus. Cela explique aussi pourquoi elle est si peu connue des particuliers.
Pour la suite, nous vous proposons de détailler l’activité de Schneider Electric ⤵️
Gestion de l’énergie : la colonne vertébrale électrique
Tout d’abord, il y a la branche principale, Gestion de l’Énergie, qui représente 81% du chiffre d’affaires de Schneider Electric, soit plus de 31 milliards d’euros en 2024.
C’est le cœur historique et stratégique du groupe. Comme le montre ce graphique, entre 2013 et 2020, la croissance de cette division est restée nulle. Ce n’est qu’à partir de la fin de cette période que la dynamique s’est nettement accélérée, passant de 0% à plus de 12% par an.

Croissance annualisée de 4.3% depuis 2013
Ce segment couvre l’ensemble de la chaîne de valeur de la distribution électrique, depuis la moyenne et basse tension jusqu’aux systèmes intelligents de gestion de l’énergie.
Concrètement, il faut avoir en tête que Schneider conçoit et fabrique des équipements électriques (disjoncteurs, transformateurs, tableaux de distribution, interrupteurs intelligents), des solutions de contrôle (capteurs, automates pour bâtiments) et des logiciels qui permettent de piloter en temps réel la consommation et la performance énergétique.
Pour mieux comprendre leurs valeurs ajoutées, je vous propose d’évoquer leurs clients finaux types 👇
Bâtiments commerciaux et résidentiels
Schneider fournit des solutions pour équiper des immeubles entiers, des hôtels, des hôpitaux, des centres commerciaux ou des ensembles résidentiels. Les produits vont des tableaux électriques aux systèmes de gestion technique centralisée (BMS, pour Building Management Systems).

Pour illustrer concrètement, ces systèmes déployés chez les clients peuvent réduire automatiquement le chauffage lorsque les pièces sont inoccupées, ajuster l’éclairage en fonction de la luminosité naturelle ou encore fermer les volets en cas de forte chaleur. Ils peuvent également optimiser la consommation d’énergie des appareils, réguler la climatisation selon la météo prévue ou déclencher des alertes en cas d’anomalie.
Les objectifs restent les même : améliorer le confort, réduire la facture énergétique et contribuer à une gestion plus durable des bâtiments.
Infrastructures critiques
Il s’agit principalement de sites où une coupure de courant pourrait avoir de lourdes conséquences : data centers, réseaux ferroviaires, aéroports ou hôpitaux.
Prenons l’exemple d’un data center. Schneider Electric y déploie ses onduleurs APC afin de protéger les serveurs. En cas de panne, ces dispositifs prennent automatiquement le relais en quelques millisecondes, évitant ainsi toute perte de données et garantissant la continuité du service.

Dans un environnement où chaque seconde d’interruption peut représenter des pertes financières et opérationnelles considérables, cette réactivité est vitale. De plus, ces systèmes permettent de stabiliser la tension électrique, de filtrer les parasites et de faciliter une transition fluide vers les générateurs de secours, assurant ainsi une résilience maximale des infrastructures critiques.
Usines et sites industriels
De la même façon, une coupure de courant dans une usine peut avoir un coût considérable. Pour éviter ces situations, Schneider Electric met en place des systèmes capables de surveiller en continu la qualité de l’électricité et de détecter les anomalies avant qu’elles ne provoquent une panne.
Par exemple, si la tension devient instable, le système peut la corriger instantanément afin de protéger les équipements. Il peut également isoler une zone défectueuse du réseau pour éviter une propagation de la panne, envoyer des alertes en temps réel aux équipes de maintenance et même anticiper certaines défaillances grâce à l’analyse prédictive.
Énergies renouvelables et réseaux intelligents
Bien évidemment, Schneider travaille aussi sur les projets liés au solaire et à l’éolien depuis de nombreuses années.

Par exemple, si un village utilise à la fois des panneaux solaires et le réseau électrique classique, Schneider installe des solutions pour stocker l’énergie quand il y a du surplus et la redistribuer quand la production est faible. C’est ce qu’on appelle un smart grid (réseau intelligent) capable d’équilibrer la production et la consommation d’énergie en temps réel.
Les produits phares
Dans la branche Gestion de l’Énergie, l’offre de Schneider Electric est très large, mais on peut la regrouper en trois grandes familles complémentaires 👇
1. Les équipements électriques basse et moyenne tension
C’est la base du métier : interrupteurs, disjoncteurs, contacteurs, relais, tableaux de distribution, appareillages modulaires…
Tous ces éléments assurent que l’électricité circule en toute sécurité et de manière fiable dans un bâtiment, une usine ou une infrastructure.
2. Les solutions de gestion énergétique
Ici, on parle de systèmes intelligents capables de surveiller et de piloter l’énergie. Cela inclut les BMS (Building Management Systems), les capteurs connectés et les automates qui contrôlent chauffage, climatisation, éclairage et sécurité en fonction des besoins réels.

BMS (Building Management Systems)
L’objectif est de consommer moins d’énergie tout en maintenant un confort optimal.
3. Solutions numériques et IoT
Avec sa plateforme EcoStruxure Power, Schneider connecte tous les équipements électriques d’un site (capteurs, tableaux, automates…) pour collecter en temps réel les données de consommation.

Ces informations sont ensuite analysées pour identifier les gaspillages et proposer des actions concrètes : optimiser les horaires de fonctionnement des machines, réduire les pics de consommation ou ajuster la température d’un bâtiment.
En résumé, Schneider ne se contente pas de vendre des produits. Ils fournissent aussi des systèmes complets et surtout des services à forte valeur ajoutée. Cette approche crée une récurrence de revenus intéressante, car une fois les solutions installées, elles nécessitent maintenance, mises à jour logicielles et optimisation continue, ce qui permet au groupe de rester indispensables aux opérations de ses clients pendant des années.
Automatisme Industriel : l’intelligence au cœur des usines du futur
Bien que moins attractif aux yeux des investisseurs, l’Automatisme Industriel représente tout de même près de 19% du chiffre d’affaires de Schneider, soit environ 7 milliards d’euros en 2024.
Ce segment ne se limite pas aux machines elles-mêmes. Il englobe l’ensemble des solutions qui permettent de piloter, automatiser et optimiser une usine, une chaîne de production ou encore des procédés industriels complexes.

Croissance annualisée de 5.6% depuis 2013
Schneider propose une gamme complète d’automatismes industriels, allant du matériel aux logiciels : automates programmables (PLC), variateurs de vitesse, interfaces homme-machine, capteurs intelligents ou encore des systèmes de contrôle-commande.
Pour résumer, ces outils permettent de superviser et de contrôler en temps réel l’ensemble d’un site industriel, ce qui contribue à améliorer la productivité, à réduire les risques opérationnels et à optimiser la consommation d’énergie.
Passons maintenant à une analyse plus approfondie des solutions proposées au sein de cette branche pour mieux saisir les enjeux ⤵️
Premièrement, on retrouve des Automates programmables, qu’on nomme PLC. Pour simplifier, le PLC est le “super-cerveau des lignes de production, qui est capable de gérer des milliers d’entrées et sorties, de coordonner des robots et d’optimiser la cadence.

PLC à droite de Schneider Electric
Grâce aux PLC, les usines deviennent plus intelligentes, travaillent plus vite, gaspillent moins d’énergie et surtout elles fonctionnent sans interruption.
Systèmes SCADA
Schneider propose également des systèmes SCADA (Supervisory Control and Data Acquisition), qui simplifient grandement la gestion des installations, un peu comme une salle de contrôle centralisée.
Ces systèmes permettent de visualiser en temps réel ce qui se passe dans une usine, une centrale électrique ou même un réseau d’eau potable. Par exemple, ils permettent de surveiller des paramètres essentiels comme la température, la pression, le débit d’eau, ou encore de vérifier si une machine fonctionne correctement, afin d’intervenir rapidement en cas de problème.

SCADA
Ainsi, grâce au SCADA, les opérateurs n’ont pas besoin d’être sur place partout en même temps. Par exemple, si une pompe commence à mal fonctionner, le système SCADA le détecte tout de suite et envoie une alerte pour que quelqu’un puisse réparer avant qu’il y ait un gros problème.
En plus, SCADA ne sert pas seulement à regarder les données, il permet aussi d’envoyer des commandes. Par exemple, il peut arrêter une machine, ajuster une température ou ouvrir une vanne, tout ça automatiquement ou manuellement depuis la salle de contrôle.
On peut également souligner l’acquisition d’Aveva en 2022, qui a permis à Schneider Electric de renforcer significativement son offre dans la gestion industrielle.
Grâce à cette intégration, le groupe propose désormais des solutions avancées de modélisation, de simulation et d’optimisation des opérations industrielles. Cela aide les entreprises à mieux planifier leurs activités, à anticiper les problèmes et à améliorer la maintenance, réduisant ainsi les temps d’arrêt et augmentant leur efficacité globale.

Visuel de l’entreprise Aveva rachetée par Schneider Electric
En résumé, Schneider Electric se trouve au cœur de l’optimisation des ressources et de la digitalisation des outils industriels.
Répartition géographique 🌍
Avec ses 150 000 employés, Schneider Electric demeure un leader mondial incontesté, bénéficiant d’une forte présence sur trois continents majeurs : Amérique du Nord, Asie et Europe.
Ce maillage international est un atout stratégique essentiel, car il permet à l’entreprise de s’adapter rapidement aux dynamiques locales et surtout de diversifier ses sources de revenus.

Répartition de l’activité - Exercice 2024
Amérique du Nord
Entre 2017 et 2024, la part de l’Amérique du Nord dans le chiffre d’affaires est passée de 28% à 37%. Cette progression s’explique par la politique industrielle plus protectionniste, notamment aux États-Unis, qui représente le plus grand marché final du groupe.

Schneider profite des investissements aux US concernant l’IA
Schneider Electric bénéficie de son portefeuille diversifié de technologies produits et logiciels, qu’il exploite dans ses centres de production locaux, soutenus par une gouvernance régionale efficace. Cela limite son exposition aux droits de douane et aux incertitudes commerciales internationales.
Cette demande provient bien sûr de l’ensemble des clients finaux, mais il serait important de souligner que l’explosion des investissements dans l’intelligence artificielle bénéficie particulièrement à Schneider Electric sur le marché américain. Par ailleurs, le retour progressif de nombreuses activités de production sur le sol américain devrait également créer un environnement riche en opportunités pour le groupe.
Asie du Sud-Est
Depuis début 2022, la croissance dans la région Asie-Pacifique est passée en dessous de la moyenne globale du groupe, principalement freinée par la faible croissance économique en Chine, qui représente environ 13% de l’activité de Schneider Electric.
Cependant, à plus long terme, nous restons convaincus que l’urbanisation rapide et l’accélération de l’électrification dans la région en feront un relais de croissance majeur pour le groupe.
Par ailleurs, Schneider Electric bénéficie d’une forte exposition au marché indien, qui représente près de 10% de son activité, faisant de lui l’un des acteurs européens les plus implantés dans cette économie à fort potentiel.

Répartition de l’exposition au marché indien
Cette position stratégique, combinée à la montée en puissance des infrastructures énergétiques et industrielles dans ces marchés émergents, offre à Schneider des perspectives solides de croissance durable.
Pour illustrer sa forte présence sur le continent indien, Schneider Electric détient une participation majoritaire de 75 % dans Schneider Electric Infrastructure, une entreprise indienne cotée spécialisée dans les solutions d’énergie et d’automatisation, renforçant ainsi son ancrage local et sa capacité à répondre aux besoins spécifiques du marché.

Performance de Schneider Electric Infrastructure 🇮🇳
En effet, l’Inde a enregistré une croissance à deux chiffres en 2024, compensant ainsi le ralentissement de la Chine.
À moyen et long terme, nous restons confiants dans la capacité de Schneider Electric à tirer pleinement parti de l’émergence de l’Inde, qui constitue un excellent levier pour capter la montée des classes moyennes et une urbanisation rapide d’ici 2050.
Europe
En revanche, sur les dernières années, la contribution de l'Europe a reculé, passant de 27 % à 25 % du chiffre d'affaires s’expliquant avant tout par une faible croissance par rapport à l’Amérique du Nord.

En effet, les taux de croissance en Europe ont été inférieurs à ceux du groupe dans son ensemble au cours des cinq dernières années, illustrant une composition de l’activité qui est davantage orientée vers les secteurs résidentiel et commercial, et moins tournée vers les segments à forte croissance comme les data center.
Analyse financière
Chiffre d’affaires
Depuis 2016, Schneider Electric affiche une trajectoire de croissance solide, avec un chiffre d’affaires passant de 24,5 milliards € à plus de 38 milliards € en 2024, soit un rythme moyen d’environ 5,7% par an.

Cette progression, moins spectaculaire que certains groupes cycliques, se distingue par sa régularité, y compris pendant la pandémie, grâce à la forte exposition du groupe aux secteurs critiques que j’ai évoquées plus haut.
En 2024, Schneider a réalisé 8,4 % de croissance organique, un record historique, portée par :
L’accélération des investissements mondiaux dans la digitalisation et l’efficacité énergétique
La demande croissante en solutions pour data centers
Un positionnement fort dans les énergies renouvelables et les réseaux intelligents
Pour les trois prochaines années, nous anticipons chez Bourseko, une croissance annuelle comprise entre 5 % et 7% par an, soutenue par le marché structurellement porteur de l’électrification et par des acquisitions ciblées.
Marge opérationnelle
Sur les 10 dernières années, Schneider a progressivement amélioré sa marge opérationnelle pour atteindre 17,4% en 2024, en hausse de 400 points de base sur la période !

De notre côté, nous considérons que la marge opérationnelle pourrait atteindre 19% d’ici 2027, laissant encore espérer une croissance plus importante du bénéfice opérationnel par rapport au chiffre d’affaires.
Au cours des années 2024-2025, la progression des marges devrait être tirée par une nouvelle expansion des marges des systèmes, une reprise des volumes pour les activités de produits à forte marge, l'expansion des ventes de logiciels industriels et une évolution positive des prix et des coûts. Les marges de Schneider Electric restent inférieures à celles de ses concurrents américains.
Si l’on regarde la vision du management à moyen terme, on peut s’attendre à atteindre des marges supérieures à 20%. Pour rappel, l'objectif à plus long terme du groupe est de devenir “une entreprise de 25”, ce qui implique une croissance moyenne de 5% et des marges de 20 %.
Hausse de la R&D
Comme vous pouvez l’observer ci-dessous, Schneider Electric consacre une part significative de ses ressources à l’innovation, avec environ 6% du chiffre d’affaires investis en R&D chaque année, soit plus de 2,3 milliards d’euros durant l’exercice 2024.

Bien évidemment, cette R&D pèse sur les éléments financiers de Schneider, mais ces permet aussi de renforcer les priorités stratégiques du groupe pour les décennies à venir 👇
Logiciels et plateformes numériques : renforcement de l’offre EcoStruxure pour la gestion intelligente de l’énergie
Automatisation et IA : intégration d’algorithmes prédictifs dans les systèmes industriels
Énergies renouvelables et stockage : développement de solutions pour optimiser l’intégration au réseau et la gestion de la demande
Cybersécurité : sécurisation des infrastructures critiques dans un contexte de connectivité croissante
Cet investissement soutenu a permis à Schneider de détenir un portefeuille de plus de 20 000 brevets actifs, garantissant un avantage concurrentiel durable.
ROCE (Retour sur capitaux employés)
Le ROCE de Schneider Electric s’élève à 15,8% en 2024, en nette progression par rapport à 11 % en 2015.
Pour rappel, un ROCE représente le retour obtenu pour chaque euro investi dans une entreprise. Dans le cas de Schneider Electric, pour 100 euros investis, cette dernière sera capable de générer 15 euros de profit.
Par conséquent, comme vous l’avez donc compris, plus le ROCE sera élevé, et plus l’entreprise sera une cible d’investissement de choix pour votre portefeuille.
Cette progression du ROCE s’explique avant tout par 2 facteurs précis :
Une marge opérationnelle qui progresse fortement au fil des années
Des acquisitions sur des secteurs plus créateur de valeur (les services) avec une intégration rapide, permettant d’optimiser le capital employé.
Un ROCE proche de 16% place Schneider dans la fourchette haute du secteur industriel, démontrant une capacité à générer un retour attractif pour chaque euro investi, tout en conservant une structure financière saine.

Dans ce secteur en particulier, nous privilégions l’analyse du ROCE plutôt que du ROE, car l’endettement du groupe français peut rapidement augmenter en cas d’acquisitions. Dans un tel scénario, le ROE pourrait perdre en pertinence, son niveau étant alors fortement influencé par celui de la dette.
Dette
En effet, comme on peut le constater, la dette financière de Schneider reste maitrisée en dessous de 2 fois l’EBITDA. Comme on vient de l’évoquer, ce sont souvent les acquisitions qui viennent gonfler cet endettement.

Cependant, comme nous l’avons vu toute au long de l’analyse, Schneider a réussi à renforcer son avantage concurrentiel grâce à ces acquisitions, ce qui démontre que le management a été capable de créer de la valeur.
Dividende
Depuis 2009, le dividende de Schneider est en croissance de 9,6% par an, démontrant la capacité du groupe à croître son bénéfice malgré les chocs externes.

Par ailleurs, un élément rassurant réside dans le taux de distribution (payout ratio), c’est-à-dire la part des bénéfices reversée aux actionnaires sous forme de dividendes. Pour Schneider Electric, ce ratio se maintient autour de 50% du bénéfice par action.
Nous restons confiants quant à sa progression dans les années à venir, portés par un carnet de commandes solide, l’amélioration des marges opérationnelles et la part récurrente croissante de l’activité grâce aux services.

Néanmoins, il faut rester lucide : le rendement du dividende de Schneider, à environ 1,5%, demeure relativement modeste pour un investisseur à la recherche de rendement.
Il s’agit donc davantage d’une “cerise sur le gâteau” que d’un véritable moteur pour les actionnaires, surtout en comparaison avec des valeurs comme TotalEnergies, les bancaires ou bien Veolia, dont les rendements sont nettement plus généreux.
Perspectives de croissance
Maintenant, penchons-nous sur les tendances de fond qui transforment profondément le business de Schneider, en particulier la montée en puissance des data centers et l’électrification croissante de notre monde.
L’essor des data center
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