• Bourseko
  • Posts
  • Pourquoi il est possible de battre les ETF avec le stock-picking

Pourquoi il est possible de battre les ETF avec le stock-picking

#40 2 stratégies simples pour faire mieux que les indices grâce au stock-picking selon des études

Hello,

Avant de commencer, j’espère que tout va bien de ton côté. Je suis heureux de te retrouver pour cette édition #40 de la Bourseko | Newsletter ! Nous sommes 2374 abonnés. Bienvenue aux nouveaux et merci à tous pour votre confiance !

Si on t’a transféré cette édition et que tu souhaites recevoir chaque dimanche à 7h ma newsletter, c’est ici 😊

🗄️ Au sommaire de cette édition

  1. Communication

  2. L’actualité des marchés : Je te demande ton avis

  3. Pourquoi il est possible de battre les ETF avec le stock-picking : 2 stratégies simples pour faire mieux que les indices grâce au stock-picking selon des études

📣 Communication

Tu as peut-être remarqué que tu n'as pas reçu de newsletter la semaine dernière. Pour ceux qui me suivent sur Twitter, j’avais fait un post pour prévenir. Si ce n’est pas ton cas, je m’excuse pour cet imprévu que je n’avais pas anticipé.

J'avais initialement prévu de rédiger un article sur l'industrie du luxe, un secteur que je trouve passionnant et riche en belles valeurs. Mon attention se porte particulièrement sur LVMH que j’attends toujours autour de 605€.

Parti en vacances au ski en fin de semaine dernière, mes premières depuis septembre, je n'ai pas pu terminer la newsletter comme prévu. J'ai donc décidé de reporter sa publication à une date ultérieure, probablement la semaine prochaine. Cette pause était également l’occasion de faire une coupure et de recharger les batteries, afin de continuer à proposer des newsletter de qualité.

D'ailleurs, cette newsletter arrive un peu plus tard que d'habitude car je viens tout juste de la terminer dans le train.

Pour les prochaines fois, je m'efforcerai de mieux m'organiser pour prévenir à l'avance en cas d'impossibilité d'envoyer la newsletter selon le planning habituel. Maintenant que c'est la rentrée pour moi, je vais reprendre un rythme plus classique, chaque dimanche à 7h 😊 

📰 L’actualité rapide des marchés 

Les 2 dernières éditions, je vous avais sollicité pour avoir vos avis sur cette newsletter en 2023. J’ai eu beaucoup de réponses très positives et je vous en remercie.😇 

J’ai reçu également des critiques constructives, l’une d’entre elle (Charles tu te reconnaîtras) est de supprimer la section "Actualité des marchés" car elle n’apporte pas vraiment de valeur.

Je partage cet avis depuis quelque temps. Il arrive que cette rubrique manque de substance car il n’y a pas, chaque semaine, des choses à dire sur les marchés. De plus, ces informations sont facilement trouvables sur Internet.

Sans compter qu’en tant que partisan de l'investissement à long terme, commenter les fluctuations hebdomadaires des marchés financiers me semble un peu contradictoire.

Je pense donc à conserver cette partie uniquement en cas de grandes actualités de marché, plutôt que de la maintenir systématiquement comme actuellement.

Avant d’acter cette décision, je préfère te demander directement. Si tu peux répondre à ce rapide sondage, ça m’aiderait beaucoup 😊 

Que penses-tu de la section "Actualité des marchés"

Connexion ou S'abonner pour participer aux sondages.

Pourquoi il est possible de battre les ETF avec le stock-picking

Dans l'édition 36 en décembre, je parlais de la révolution apportée par les ETF pour les investisseurs particuliers. Toutefois, j'évoquais également les limites de l'argument principal en faveur des ETF, à savoir qu'"il est presque impossible de battre le marché". Je ne vais pas revenir sur toute cette édition, mais si tu ne l'as pas encore lue, je te recommande fortement de le faire avant de continuer 😊 

Dans l'édition d'aujourd'hui, je vais me concentrer sur les principales raisons de la sous-performance des particuliers en Bourse. Je montrerai aussi, études à l'appui, qu'il est possible de battre les indices à long terme en pratiquant le stock-picking avec 2 stratégies simples.

⚠️ Attention, cela ne veut pas dire que les ETF ne sont pas une bonne solution d’investissement, au contraire.

Quels objectifs pour les investisseurs particuliers en faisait du stock-picking ?

Avant de commencer, je rappelle que l'objectif principal de tout investisseur particulier : obtenir le meilleur rendement pour un niveau de risque et un horizon de temps définis.

Pour l’illustrer, prenons l’exemple des cryptomonnaies, classe d’actif qui a offert la meilleure performance au cours des 10 dernières années.

Est-ce que pour autant tout le monde devrait en avoir ? Evidemment que non car le risque associé est très élevé et tout le monde ne veut pas le prendre.

Similairement en Bourse, les actions de croissance ont généré des performances élevés depuis 2008, mais avec une volatilité et un risque accrus. En effet, les investisseurs valorisent fortement ces entreprises en anticipant une croissance future importante. Les déceptions coûtent très chères.

⚡️ A RETENIR

En tant qu’investisseur particulier, l'enjeu est de trouver le meilleur équilibre entre performance et risque, en tenant compte de l'horizon de temps envisagé.

Sélectionner ses propres actions (stock-picking) n'a donc de sens que si on cherche à faire mieux ou réduire le niveau de risque de notre indice de référence (CAC 40, MSCI World ou S&P 500). L’indicateur utilisé dans le monde de la finance pour mesurer ce ratio rendement/risque est le ratio de Sharpe (voici un article pour aller plus loin).

Un indice comme le S&P 500 ou le CAC 40 offre un niveau de risque souvent plus limité comparé à la création d'un portefeuille personnalisé grâce à sa diversification et à son auto-nettoyage régulier.

De plus, battre ces indices n'est pas une tâche évidente. Dans l’édition sur les ETF, je mentionnais l'étude SPIVA, indiquant que 95% des gérants de fonds sous-performent leur indice de référence sur le long terme.

Pour les investisseurs particuliers, le tableau n'est pas plus reluisant. Sur 20 ans (entre 1996 et 2015), la performance moyenne des investisseurs particuliers américains est de 2,1%, contre 8,2% par an pour le S&P 500.

En résumé, chercher à battre les indices n'est pas une tâche facile. Cet objectif s'accompagne généralement d'un niveau de risque plus élevé et nécessite une implication conséquente en termes de temps.

La promesse des ETF est donc de permettre à tous les investisseurs particuliers de reproduire la performance des indices sans prise de tête. Super non ?

Sauf que les investisseurs particuliers, même ceux étant exclusivement sur ETF, continueront encore longtemps à sous-performer les indices.

Pourquoi ? Car le principal défaut des investisseurs particuliers est ailleurs.

⚡️ A NOTER

Dans la pratique, d'autres stratégies existent où le stock-picking peut s'avérer pertinent, même sans viser une surperformance par rapport à l'indice.

Par exemple, la stratégie dite de "faible volatilité" (ou "Low Beta" en anglais). Cette approche se concentre principalement sur la réduction de la volatilité du portefeuille (sans pour autant négliger la performance, ce sera le sujet d’une prochaine newsletter).

Pourquoi les particuliers sont de mauvais investisseurs ?

La sous-performance des investisseurs particuliers s'explique principalement non pas par l'adoption d'une mauvaise stratégie, mais plutôt par des comportements et des biais qui impactent négativement leur performance. Un simple tour sur le forum Boursorama en offre un bel aperçu 😅 

Voici les principales mauvaises pratiques des investisseurs particuliers :

  1. Essayer d’acheter des actions qui baissent sans analyse approfondie : c’est typiquement le cas d’Atos ou d’Orpea.

  2. Être victime du FOMO et acheter des actions à un prix excessif parce qu'elles sont populaires. Ce fut le cas en 2021 pour des actions comme Paypal ou Adyen.

  3. Paniquer et vendre ses actions au pire moment. Pour l’illustrer, entre 2008 et 2017, le nombre d’investisseurs particuliers français en Bourse a presque été divisé par deux, passant de 6,7 millions à 3,7 millions, beaucoup ayant préférés se désintéresser de la Bourse au pire moment.

  4. Renforcer indéfiniment des positions perdantes, ce qui est l'exact opposé de ce qu’il faut faire. William Higgons, un des meilleurs gérants français recommande de vendre tous les six mois la pire action de son portefeuille.

  5. Couper trop tôt ses gagnants. Certainement la pire erreur selon moi. Souvent, les investisseurs particuliers actent leurs gains trop rapidement après 20, 50, ou 100% de hausse (en plus, pour renforcer les perdants en général). Or, la performance des meilleurs investisseurs et indices provient d'un nombre restreint d'actions à la performance exceptionnelle. On ne peut pas faire x10 si on coupe au bout de 20% de gain.

  6. Ne pas se tenir à sa stratégie. Changer de stratégie chaque mauvaise année est l’assurance de sous-performer le marché car toute stratégie passe par de mauvaises périodes. Typiquement, en 2022, les actions technologiques, celles qui ont tirés tout le marché depuis 2009, ont subi une année particulièrement mauvaise.

Ce dernier point est particulièrement important. En effet, bien que la stratégie DCA sur ETF (si tu ne sais pas ce que c’est, voici un très bon article) est factuellement bonne, pour qu’elle marche, il faut s’y tenir dans la durée. Et rien ne dit que la majorité des investisseurs particuliers le fera.

En effet, depuis la popularisation des ETF dans la seconde moitié des années 2010, les marchés boursiers ont été globalement (très) haussiers. La question se pose : que se passera-t-il lors d'un long marché baissier, similaire à celui de 2007 à 2009 ou de la bulle Internet au début des années 2000 ?

Il est probable, sans prendre de grands risques, que la confiance dans les ETF s'érodera et de nombreux investisseurs finiront par liquider leur position.

Evidemment, il est difficile de le prouver car on n’a pas assez de recul. Cependant, une étude de Fidelity Investments sur le fonds Magellan entre 1977 et 1990, lorsque Peter Lynch en était le gestionnaire, met en lumière ces mauvais comportements cités plus haut.

Sous la direction de Lynch, le fonds a réalisé un retour exceptionnel de 29%/an, surpassant le S&P 500 11 années sur 13. Logiquement, on pourrait penser que les investisseurs particuliers ont largement profité de cette performance.

Eh ben non. L'étude révèle que l'investisseur moyen de Magellan a perdu de l'argent durant cette période. La raison ? Ils vendaient lors des baisses et investissaient après de fortes hausses, manquant ainsi les moments clés de reprise.

Investir dans le fonds de Peter Lynch ou dans des ETF est en théorie une excellente stratégie. Néanmoins, le défi est de rester fidèle à cette stratégie sur le long terme, surtout pendant les périodes difficiles.

⚡️ A RETENIR

Pour gagner en Bourse sur le long terme, il faut :

1. Choisir une stratégie gagnante éprouvée et réplicable (par exemple, le DCA sur un ETF S&P 500).
2. S’y tenir sur le long-terme car les moments de doute finiront forcément par survenir.

Les limites de l’études SPIVA

Après avoir expliqué pourquoi l'investissement dans des ETF, bien qu'étant une bonne stratégie, ne garantit pas le succès à long terme pour les investisseurs particuliers, abordons maintenant la sous-performance de la gestion active par rapport à la gestion passive.

Selon l'étude SPIVA, 95% des gérants de fonds actifs sous-performent leur indice de référence sur 15 ans. Cependant, comparer des fonds actifs à des indices présente des complexités, dû aux spécificités de chaque fonds.

Surtout, cette étude se concentre sur les fonds, et non sur les investisseurs particuliers.

Comme tu le sais certainement, l'étude SPIVA est souvent utilisé pour discréditer le stock-picking. Pourtant, en tant que particuliers, nous ne sommes pas soumis aux mêmes contraintes que les gestionnaires de fonds actifs. Par exemple, un gestionnaire ne peut pas dépasser 10% d'exposition sur une position ni conserver plus de 10% en cash.

En tant qu'investisseurs particuliers, nous pouvons accepter de sous-performer le marché pendant plusieurs années et tolérer de fortes baisses. Un gestionnaire actif, en revanche, ne peut se le permettre, sous peine de voir ses investisseurs se retirer.

Les gérants actifs ont aussi tendance à faire beaucoup de mouvements sur leurs portefeuilles (achat/vente) pour justifier leur utilité. Qui paierait des frais pour un gestionnaire qui achète Apple en 2000 et se met ensuite en vacances ?

L'étude de Morningstar “How long can a good fund underperform?” montre que les fonds ayant battu leur indice sur 15 ans avaient en moyenne sous-performé pendant 9 à 12 ans durant cette période !!

En fait, ils font souvent légèrement moins bien lors des années de sous-performance et surperforment largement les bonnes années.

Les gérants qui ne sont pas soumis à ces contraintes ont plus de chances de battre le marché sur le long terme. Par exemple, le fonds de Terry Smith a largement sous-performé le marché en 2022 et en 2023, pourtant il continue d’afficher une surperformance relative par rapport à son indice de référence, le MSCI World, depuis la création du fonds en 2010.

Performance du fonds de Terry Smith en 2023 vs MSCI World

Je pense donc que l'étude SPIVA n'est pas pertinente pour un investisseur particulier, car nous n'avons pas les mêmes contraintes. Par ailleurs, il existe des stratégies “simples” permettant de battre le marché, mais qui sont inenvisageables pour les fonds actifs.

Regardons-en deux ⬇️ 

Deux stratégies complètement passives qui battent les indices

1 - Coffee Can Portfolio

Comme mentionné dans un tweet, en investissant 5% d’un portefeuille sur Apple en 1993 et en ne faisant plus rien, même si les autres entreprises faisaient faillite, on bat le S&P 500 sur 30 ans.

Bien sûr, rien ne garantit qu'Apple ou une autre entreprise reproduira une telle performance dans les 30 prochaines années. L'important ici est de comprendre qu'il suffit d'un nombre limité de grands gagnants pour surpasser le marché. Cela illustre parfaitement l'asymétrie des marchés financiers.

Cette stratégie vise à identifier quelques futurs grands gagnants et à les conserver le plus longtemps possible. Bien sûr, il y aura des erreurs en cours de route. Mais la stratégie reste largement profitable tant qu'on ne se trompe pas plus de 8 à 9 fois sur 10.

Cependant, le "Coffee Can Portfolio", malgré sa simplicité apparente, présente aussi ses inconvénients :

  • Le portefeuille devient inévitablement très concentré autour des meilleures actions.

  • Une forte concentration implique un risque plus élevé.

  • Enfin, comme pour toute stratégie, il faut être capable de s'y tenir et de ne pas se laisser influencer par les fluctuations du marché dans les périodes difficiles. Par exemple, Apple a déjà subi une baisse de -80% entre 1993 et 2023.

2 - Do Nothing Portfolio

Morningstar a réalisé une étude super intéressante où ils ont évalué la performance du S&P 500 s'il avait cessé de se rééquilibrer et d'ajouter de nouvelles actions.

Pour ce backtest, ils ont choisi les actions du S&P 500 de 1993, ont investi dans ces entreprises et ont laissé le portefeuille inchangé pendant 30 ans. Les dividendes ont été réinvestis, et si une entreprise était acquise ou retirée de la cote, cette part était convertie en cash.

Sur la période de 30 ans allant de 1993 à 2023, le “Do Nothing Portfolio” a surpassé le S&P 500 avec moins de volatilité. Cette performance est incroyable, surtout si l'on considère qu'un portefeuille figé en 1993 n'aurait pas inclus des entreprises comme TAmazon, Google, Domino’s (l'une des actions les plus performantes des deux dernières décennies), etc.

Et ce n’est pas la seule étude à aller dans ce sens, Wharton a aussi publié une étude en 2004 où ils ont calculé le rendement des 500 entreprises originales du S&P 500 (datant de 1957) et des nouvelles entreprises qui ont été ajoutées ultérieurement à l'indice.

Ils ont constaté que la performance obtenue par la stratégie de “Buy & Hold” (ne rien faire quoi) des 500 entreprises originales a surpassé celle de l'indice S&P 500 constamment mis à jour et avec un niveau de risque plus faible.

Conclusion

Pour conclure cette édition, je tiens à préciser que l'objectif n'est pas de discréditer les ETF. Comme je l'avais souligné dans l'édition sur les ETF, je pense que c'est la meilleure solution pour 95% d’entre nous.

Mon intention est de fournir des éléments rarement évoqués au débat "gestion passive vs gestion active".

Selon moi, il est essentiel de choisir une stratégie, ETF ou stock-picking, adaptée et de s'y tenir sur le long terme.

Enfin, je voulais aussi souligner l'utilisation parfois abusive des conclusions de l'étude SPIVA, qui n’est pas pertinente pour évaluer l’intérêt du stock-picking pour les investisseurs particuliers.

Ainsi, battre le marché n'est pas impossible. Au contraire, avec une bonne approche, le stock-picking peut surpasser la gestion passive, mais cela nécessite du temps et une discipline que tout le monde n'a pas (et forcément une dose de chance).

Voilà, on arrive à la fin de cette édition. Comme d’habitude, n’oublie pas de laisser un petit vote au commentaire ci-dessous pour me dire ce que tu en as pensé, ça m’aide beaucoup 😊 

On arrive à la fin de cette édition. Qu'en as tu pensé ?

Ca te prend moins d'une seconde et ça m'aide beaucoup

Connexion ou S'abonner pour participer aux sondages.

Si tu as des questions, n’hésite pas à les poser. J’y répondrais avec plaisir. Tu peux répondre à ce mail ou me contacter directement à [email protected]

Et si tu penses que cette newsletter pourrait plaire à une personne de ton entourage, transfère-lui directement cet email.

Passe une excellente semaine et à dimanche prochain 😊

Bourseko

Disclaimer : Je ne fais que partager mon expérience, je ne suis pas conseiller en investissement. Ces informations sont purement informatives et ne constituent en aucun cas un conseil en investissement. Dans tous les cas, je t’invite à systématiquement faire tes propres recherches.

Reply

or to participate.