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Faut-il acheter l'action Netflix ?
#13 La suite de l'analyse de Netflix : leviers de croissance, analyse financière, risques et mon avis
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🗄️ Au sommaire de cette édition
L’outil de la semaine : La Première Brique
L’actualité des marchés : Les indices baissent enfin, les cryptos s’envolent
Faut-il acheter l’action Netflix ? Leviers de croissance, analyse financière, risques et mon avis
⚒️ L’outil de la semaine
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📰 L’actualité rapide des marchés
Evolution des marchés financiers (semaine du 19 juin 2023)
Globalement, ça a été une semaine dans le rouge pour l’ensemble des indices majeurs.
Les indices d’activités économiques montrent un ralentissement net que ce soit en Grande-Bretagne, en France ou au Japon.
Les discours de la banque d’Angleterre et de la FED insistent encore sur la lutte contre l’inflation. Ils rappellent qu’il ne faut pas compter sur une baisse des taux d’ici la fin de l’année.
En clair, après un premier semestre fortement haussier, il y a peu de raisons de continuer à acheter. Le marché consolide naturellement.
Si on voulait de l’action, c’est du côté des cryptos qu’il fallait se tourner. Après les attaques de la SEC, BlackRock a déposé une demande pour distribuer un ETF basé sur le Bitcoin.
Il n’en fallait pas moins pour faire exploser à la hausse la reine des cryptos et tous les altcoins. Le Bitcoin termine la semaine à +13% malgré le recul des indices.
A suivre la semaine prochaine
📑 La semaine prochaine, Christine Lagarde et Jerome Powell s’expriment encore. Quelques statistiques aussi seront à surveiller dont le PMI chinois (important pour les entreprises du luxe).
Faut-il acheter l’action Netflix ?
Dans cette édition, je poursuis l’analyse de Netflix commencé dans la newsletter de la semaine dernière ⤵️
Il y a beaucoup de choses à dire sur l’histoire et la stratégie business de ce géant du streaming. C’est pour cela que j’ai scindé exceptionnellement l’analyse sur 2 éditions.
La semaine dernière je m’étais arrêté sur les avantages concurrentiels de Netflix qui lui ont permis de connaitre une croissance spectaculaire sur les 2 dernières décennies.
Est-ce que Netflix pourra reproduire cette performance sur la décennie à venir ? C’est à cette question que j’essaierai de répondre.
Enfin, je finirai en te donnant mon avis sur l’intérêt d’investir ou non sur cette action.
Allez, c’est parti !
Quels relais de croissance pour Netflix ?
Après une période d’euphorie liée à la pandémie et aux confinements, Netflix a traversé une année 2022 compliquée. En effet, aux premier et deuxième trimestres, l’entreprise a perdu des abonnés, chose qui n’était pas arrivée depuis très longtemps.
Même si Netflix a repris le chemin de la croissance (+1,8 million entre janvier et avril 2023), elle est sensiblement plus faible qu’auparavant conformément aux attentes de Reed Hastings.
Croissance nette du nombre d’abonnés par trimestre de Netflix
De l’aveu même de son cofondateur, l’avenir ne semble pas glorieux à court-terme. Mais qu’en est-il a moyen/long terme ? Sur quels leviers de croissance l’entreprise peut s’appuyer pour continuer à croître.
1er levier : Continuer à croître sur leurs marchés historiques avec leur service actuel
L’Amérique du Nord reste leur principal marché. On peut penser qu’il est déjà saturé mais les chiffres montrent qu’il y a encore un bon nombre d’abonnés à aller chercher.
Il y a toujours plus de foyers abonnés à la télévision payante aux Etats-Unis (environ 100 millions) qu’à Netflix (76 millions aux USA et Canada).
L’entreprise vise toujours à croître grâce au cord-cutting. J’en parlais la semaine dernière, c’est le phénomène qui consiste à passer d’un abonnement à la télévision payante à un service de vidéo à la demande.
Pour capter cette audience, Netflix mise sur deux leviers :
1. La limitation du partage d’identifiants. L’entreprise estime qu’il y a plus de 30 millions de foyers en Amérique du Nord qui utilisent régulièrement les identifiants de leurs proches.
Comme tu le sais peut-être, ils ont haussé le ton dernièrement en mettant en place un système de limitation du partage de compte. Les inscriptions se sont envolées au lendemain de la mise en place de ce système.
2. Le lancement de l’offre avec publicité. Depuis le 3 novembre 2022, Netflix propose une offre avec publicité dans 12 pays (Etats-Unis, Canada, Allemagne, Royaume-Uni, France, Japon…)
Offres d’abonnements Netflix proposées en France
Cette formule vise à élargir l’accès à leur service en s’adressant à une population sensible au coût et qui n’est pas dérangée par la publicité.
L’entreprise a assuré que le volume d’interruption publicitaire se limiterait à 5 minutes par heure.
2ème levier : chercher de nouveaux abonnés dans les pays émergents
Netflix est présent dans 190 pays. La pénétration est importante dans certains pays notamment en Amérique du Nord et en Europe.
Cependant, en Asie du Sud-Est, le potentiel de croissance est encore très important. En Inde, ils n’ont que 3% de parts de marché, en Indonésie 19%.
Parts de marchés de Netflix dans une sélection de pays en 2022
Cependant, ces marchés sont très difficiles. Netflix devra se confronter à Disney qui règne en maître grâce à leur service Hotstar.
Pour survivre face à la concurrence, l’entreprise de Reed Hastings a déjà du baissé les prix de ses abonnements à de multiples reprises.
3ème levier : Proposer du contenu sportif
Full Swing, Drive to survive, Point Break et dernièrement Tour de France : Au cœur du peloton. Netflix n’a cessé d’étoffer son catalogue avec des séries documentaires sur le sport ces dernières années.
Cependant, l’entreprise ne s’était pas encore risqué à proposer des événements sportifs en direct bien que ses concurrents soient déjà bien placés.
Amazon Prime Video propose déjà Roland Garros et la Ligue 1 française. Apple diffuse en exclusivité la MLS (le championnat américain de football). Quant à Disney, ils ont obtenu les droits de la Formule 1 aux Etats-Unis face à Netflix.
Ils souhaitent donc se lancer probablement sur des événements moins prestigieux et surtout moins coûteux. Ils réfléchissent à se lancer sur ce créneau dès l’automne 2023 avec un tournoi de golf.
4ème levier : Monétiser leur contenu autrement
Netflix peut aussi diversifier ses sources de revenus en exploitant les droits liés à ses contenus.
Cela peut se traduire de différentes façons :
Adapter ses films et séries au théâtre
Ouvrir un parc à thème comme ses concurrents (Disneyland, Universal Studios…)
Diffuser ses films en salle pour profiter de la billetterie des cinémas
Vendre des produits dérivés liés à ses franchises les plus populaires (Casa de Papel, Stranger Things...)
Créer des jeux vidéos basés sur ses contenus
Netflix a déjà racheté quelques petits studios de jeux vidéos. Ces opérations montrent leur intérêt grandissant pour ce levier de croissance. Ils pourraient l’exploiter soit en intégrant directement des jeux à leur plateforme soit de façon plus traditionnelle en vendant des jeux sur les consoles populaires (à l’image de Hogwarts Legacy)
Hormis les jeux vidéos et les parcs à thèmes (très peu probable selon moi), les autres leviers auront un impact faible sur la croissance du chiffre d’affaires mais ce sont des solutions à très fortes marges.
5ème levier : La croissance externe ?
Personne ne peut exclure que Netflix acquiert un de ses concurrents. A vrai dire, sur le moyen terme, ça ne me surprendrai pas.
Je pense qu’un moment, il faudra que cette industrie se consolide autour de 2-3 acteurs.
Analyse financière de Netflix
Décomposition simplifiée du compte de résultat de Netflix en 2021 - Source : Chartr
Les coûts de Netflix se décomposent en 4 grandes catégories :
Le contenu, que ce soit les licences ou le budget de création. C’est leur principal poste de coût, il représente entre 60 et 70% de leur chiffre d’affaires.
Le marketing. Ces coûts représentent entre 8 et 9% du chiffre d’affaires. On y retrouve les salaires des équipes marketings, les campagnes d’acquisition et les paiements aux partenaires distributeurs (fabricant de téléviseurs et de consoles, les opérateurs télécom..). Important à noter, on observe une hausse du coût d’acquisition des nouveaux abonnés sur les dernières années (il était à 95$/abonné en 2019, il tourne désormais autour de 140$ en 2021).
Technologie et R&D. Entre 8 et 9% du chiffre d’affaires. Deux postes importants de dépenses. D’un côté, tous les frais d’hébergement du contenu (Netflix est client du cloud d’Amazon, AWS). De l’autre, ce qui fait la force de l’entreprise, les développements pour améliorer l’expérience client.
Les frais administratifs. Ils représentent entre 4 et 5% du chiffre d’affaires.
Evolution du bénéfice opérationnel, des FCF et de marge nette depuis 2013 - Source : Stratosphere.io
En somme, Netflix réalise entre 16 et 20% de résultat opérationnel depuis 2020. Celui-ci progresse plus vite que le chiffre d’affaires depuis 2013.
En plus de croître, Netflix est de plus en plus rentable - ce qui est normal, c’est le concept de la scalabilité.
Vu la stabilisation du budget lié au contenu, si la croissance reprend, il est fortement probable que la marge opérationnelle continue à s’améliorer.
Côté endettement, il n’y a pas grand chose à dire. L’entreprise est bien gérée, sa dette nette représente une année et demi de résultat opérationnel.
Le hic se trouve au niveau de la génération de cash. L’entreprise ne transforme qu’une faible part de ses bénéfices en Free Cash Flow (je me rend compte d’ailleurs qu’il faudrait que je fasse une édition sur ce concept extrêmement important).
Cela est dû aux investissements conséquents réalisés dans le contenu. Ainsi, le Free Cash Flow fait le yo-yo et a même été souvent négatif.
Evidemment, compte tenu de la situation, il n’est pas envisageable de procéder à des rachats d’actions ou à la distribution de dividendes.
Risques de Netflix
Le principal risque reste la concurrence. Elle oblige Netflix a constamment investir dans le nouveau contenu. Si demain, la plateforme n’arrive plus à produire des œuvres en mesure de fidéliser ses abonnés, rien n’indique qu’ils resteront.
De plus, avec l’ajout de l’offre avec publicité, Netflix devra faire attention à ne pas faire baisser son ARPU (revenu moyen par utilisateur). Le risque étant qu’une partie des abonnés des offres les plus chères se tournent vers l’offre avec publicité pour faire des économies.
Enfin, je pense qu’il y a un réel risque de réputation. En étant un acteur majeur de la culture, Netflix se place en première position face aux critiques. Un scandale est vite arrivé.
Mon avis
Je suis convaincu que Netflix est une belle entreprise avec de belles perspectives. En prime, Reed Hastings a prouvé plusieurs fois ses talents de visionnaire.
Je pense cependant que la phase d’hypercroissance est terminée. L’entreprise pourra continuer à se développer mais pas à la même vitesse.
Evolution de l’action Netflix depuis son introduction en bourse
Dans ces conditions, un ratio cours/bénéfice à 45 me semble injustifié. L’action est donc excessivement valorisée selon moi. Je pense qu’il y a mieux à faire sur d’autres actifs.
L’action a l’habitude de se faire massacrer comme en 2022 ou entre 2011 et 2013. Lors de son point bas en juin 2022, le PER était autour de 16, ce qui constituait un excellent point d’entrée (plus facile à dire après coup, j’en conviens).
Depuis l’action a repris 150%. Si un jour elle revient sous un PER de 20 et si les fondamentaux restent les mêmes, elle pourrait m’intéresser. Avec les données actuelles, ça nous amènerait à un prix inférieur à 200$.
🧠 Bien sûr, ce n’est pas un conseil. A toi de te faire ta propre opinion si ce n'est déjà fait, et n'hésite pas à la partager dans les commentaires ou en réponse à cette newsletter.
On arrive à la fin de cette édition. Qu'en as tu pensé ?Ca te prend moins d'une seconde et ça m'aide beaucoup |
Si tu as des questions, n’hésite pas à les poser. J’y répondrais avec plaisir.
Et si tu penses que cette newsletter pourrait plaire à une personne de ton entourage, transfère-lui directement cet email.
Passe une excellente semaine et à dimanche prochain 😊
Bourseko
Disclaimer : Je ne fais que partager mon expérience, je ne suis pas conseiller en investissement. Ces informations sont purement informatives et ne constituent en aucun cas un conseil en investissement. Dans tous les cas, je t’invite à systématiquement faire tes propres recherches.
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