• Bourseko
  • Posts
  • Encore une déception pour LVMH

Encore une déception pour LVMH

Analyse des résultats du premier trimestre 2025 du groupe de Bernard Arnault

Bonjour,

Lundi soir, LVMH a publié ses résultats du premier trimestre 2025 et, une fois de plus, ils sont décevants.

Dans cette newsletter, revenons en détail sur ces résultats et les raisons de la déception ⤵️

📣 Communication

Avant de commencer, si tu veux aller plus loin, tu peux t’abonner au Club Bourseko. Pour rappel, voici ce qu’on propose au sein du Club :

  • Un espace d’échange entre +200 investisseurs (dont Xavier Delmas) pour s’entraider, progresser et partager ses investissements

  • Des analyses fondamentales sur des actions de qualité 2x par mois (exemple : Ferrari)

  • Le suivi trimestriel des résultats de plus de 70 actions que nous surveillons (comme cette newsletter sur LVMH).

  • Notre watchlist d’actions mensuelle, directement dans ta boîte mail chaque 1er du mois.

  • Des événements physiques réservés aux membres

  • Et bien d’autres choses…

Rencontre à Bordeaux

Par ailleurs, pour ceux qui sont intéressés, nous organiserons une nouvelle rencontre physique à Bordeaux ce samedi 26 avril pour les membres du Club. Si tu habites dans la région et que tu souhaites te joindre à nous, n’hésite pas !

Encore une déception pour LVMH

Le groupe dirigé par la famille Arnault a vu ses ventes reculer de 2% au premier trimestre 2025, sous-performant les attentes du marché qui tablaient sur une légère croissance de 1%.

Premier trimestre 2025 vs premier trimestre 2024

Pour rappel, les publications trimestrielles des entreprises françaises, comme LVMH, ne détaillent pas les marges. Celles-ci peuvent toutefois être estimées à partir des marges par branche et par marque (ce qu’on évoquera par la suite)

D’où vient la déception ?

La principale déception provient de la division Mode & Maroquinerie, qui représente près de la moitié du chiffre d’affaires de LVMH et affiche la meilleure rentabilité du groupe, avec une marge opérationnelle de 37.1 % contre 23.1 % pour l’ensemble des activités.

Marge opérationnelle - Groupe LVMH

Au premier trimestre 2025, la division Mode & Maroquinerie a enregistré une baisse de 4% de ses ventes, alors que le consensus anticipait une croissance flat par rapport au T1 2024.

Selon la direction, ce recul s’explique en grande partie par un ralentissement des dépenses des consommateurs chinois, particulièrement marqué au Japon, où le faible yen faible avait jusqu’alors limité la casse avec un chiffre d’affaires en forte croissance sur le Japon.

Exercice 2024 - LVMH

Néanmoins, cette année, LVMH devra fait face à un défi supplémentaire au deuxième trimestre 2025 : un effet de base particulièrement exigeant. Comme on vient de l’évoquer, les ventes au Japon avaient en effet bondi de 32 % au T1 2024 et de 57 % au T2 2024, rendant la comparaison d’autant plus difficile à venir…

Dans ce contexte, la pression sur les résultats du premier semestre 2025 pourrait s’intensifier, surtout si la confiance des consommateurs chinois, en berne depuis près de trois ans, ne montre pas de signe de redressement, ce qui est difficile à espérer pour le moment.

Confiance des consommateurs en Chine

Les yeux rivés sur les Etats-Unis 👀

Les États-Unis focalisent l’attention, avec un affaiblissement des catégories aspirationnelles, bien que le tourisme ait temporairement atténué l’impact à court terme sur ce premier trimestre 2025.

Chiffre d'affaires aux États-Unis en % par branche

La croissance régionale aux États-Unis a déçu au T1 2025, avec un recul de 3 % en glissement annuel, principalement dû à des comparables exigeants dans la distribution sélective, notamment chez Sephora.

Sephora connaît un net ralentissement aux États-Unis, particulièrement dans le commerce électronique, face à une concurrence agressive d’Amazon sur les prix. Les parfums restent toutefois la catégorie la plus résiliente pour la plupart des marques, bien qu’ils soient freinés par des effets de base défavorables.

Il est difficile d’évoquer la situation américaine sans mentionner la forte contraction des ventes de LVMH dans les champagnes et le cognac, notamment Hennessy, toujours pénalisé par un surstockage sectoriel persistant.

Pour la division Mode & Maroquinerie, les dépenses des clients américain sont resté positif jusqu’au T1 2025, mais cette performance s’est largement reposé sur les dépenses de tourisme, notamment en Europe. En revanche, les dépenses domestiques sur le sol américain sont passés dans le rouge 🔴

Cocktail explosif : dollar & tarifs douaniers

Concernant le tourisme américain, les données que nous disposons sont toujours positif pour mars 2025, malgré un ralentissement de la tendance en Europe qui est confirmé.

De plus, on s’attend à ce que cette dynamique s’atténue davantage avec la récente dépréciation du dollar par rapport à l’Euro 👇

Dollar-Euro

Concernant les ajustements tarifaires, LVMH prévoit de limiter les impacts en adaptant sa stratégie marque par marque.

Par exemple, Louis Vuitton produit localement environ un tiers de la demande américaine, tandis que Tiffany, qui fabrique la majorité de ses produits sur place, dispose d’une plus grande flexibilité pour accroître cette proportion en cas de surenchère.

Économiser vs Investir

Dans ce contexte difficile, LVMH doit concilier préservation des marges et investissements stratégiques pour soutenir sa croissance à long terme et gagner des parts de marché.

La division Mode & Maroquinerie devrait voir ses marges se contracter de 4 points au premier semestre 2025 (33 % contre 37 %), après un second semestre 2024 déjà difficile. Néanmoins, l’effet de base du second semestre 2024 pourrait toutefois faciliter une amélioration relative des marges à partir de mi-2025.

Sur un plan plus global, LVMH devra sûrement rationaliser ses dépenses marketing, qui s’élèvent à 10 milliards d’euros par an – dix fois celles d’Hermès – pour un bénéfice net seulement deux fois supérieur…

Dépenses en marketing (en milliards d’euros)

Bien évidemment, une telle optimisation renforcerait l’efficacité opérationnelle de LVMH, limitant ainsi la contraction de la marge opérationnelle sur l’exercice 2025.

Pricing power en danger 🔴

Contrairement à d’autres entreprises ayant modérément relevé leurs prix depuis 2019, LVMH a fortement augmenté ses tarifs, notamment pour Dior (+50 %) et Louis Vuitton (+45 %). Cette stratégie soulève une question : la gourmandise tarifaire de LVMH ces dernières années n’explique-t-elle pas, en partie, ses difficultés actuelles ?

Hausse des prix depuis 5 ans

À l’inverse, des entreprises plus prudentes comme Hermès (+34%) et Moncler (+30%) ont opté pour une stratégie de résilience, préservant des marges élevées grâce à une approche tarifaire maîtrisée. Cela pourrait leur permettre d’augmenter leurs prix plus significativement qu’un LVMH à l’avenir, ce qui devrait soutenir la croissance du chiffre d’affaires.

En 2025, LVMH risque de voir son pricing power s’éroder, avec des marges en recul, des clients moins enclins à absorber des hausses de prix et une désirabilité en baisse. Autant de signaux contraires à l’essence du luxe, qui repose selon nous, avant tout sur un pricing power robuste !

Catalyseur pour la reprise d’une tendance haussière 💎

Le principal point d’attention concernant Bernard Arnault sera sa capacité à poursuivre les acquisitions stratégiques pour continuer à générer de la valeur pour les actionnaires.

En effet, parmi les acteurs majeurs du secteur, LVMH se distingue parmi ses pairs en se consacrant à la croissance externe, un savoir-faire qu’elle a su déployer avec succès de manière répétée (Sephora, Fendi, Tiffany, Bulgari..)

Acquisitions du groupe LVMH depuis 1989

Depuis l’acquisition majeure de Tiffany & Co, le marché attend avec impatience une nouvelle opération d’envergure pour renforcer les différents pôles de LVMH, ce qui pourrait transformer radicalement la perception des investisseurs à l’égard du dossier.

Cependant, nous privilégions les acteurs à long terme, tels qu’Hermès ou Brunello Cucinelli, capables de maintenir une croissance soutenue malgré le ralentissement du marché sans réaliser de croissance externe, ce qui limite le risque de ces dossiers.

Croissance trimestriel

Valorisation

Après un début d’année prometteur, marqué par une hausse de 20 % en janvier laissant espérer un retour à la croissance, l’euphorie initiale s’est dissipée.

Par conséquent, LVMH a subi sa plus forte chute en dix ans, avec un drawdown de près de 40 %.

Drawdown de LVMH sur 10 ans

Mais alors est-ce le moment de rentrer sur LVMH ?

Tout d’abord, les perspectives pour LVMH ne sont plus aussi prometteuses que ces dernières années, qui ont été exceptionnelles entre 2014 et 2023, avec une croissance annualisée du chiffre d’affaires de 12,2 %. Désormais, le marché anticipe une croissance bien plus modeste, autour de 2 % par an entre 2023 et 2026.

Croissance du chiffre d’affaires - LVMH

Ce graphique illustre clairement qu’une croissance annuelle ramenée de 12 % sur la dernière décennie à 2 % pour 2023-2026 justifie une forte révision des valorisations.

Actuellement, le dossier se valorise à 19 fois les bénéfices, le titre traduit une prise de conscience du marché : l’âge d’or du luxe aspirationnel s’essouffle…

Malgré mes réserves sur le dossier il y a encore quelques mois, j’anticipe aussi des perspectives encore moins favorables qu’attendu, avec une croissance du bénéfice par action de -2 % en 2025.

Compte tenu de cette publication et des données disponibles, il est difficile d’envisager un rebond significatif sur l’ensemble de l’exercice 2025, qui s’annonce comme une nouvelle année de transition dans un contexte sectoriel encore défavorable..

Avant de rentrer sur le dossier, je me permets de remettre ce qu’on évoquait sur LVMH à la suite du premier 2024 👇

Avec un bénéfice par action projeté de 25 euros en 2025 et de 28 euros en 2026, et en appliquant un PER de 20, le cours de LVMH atteindrait 560 euros en 2026.

Cours de bourse vs Bénéfices

Cela représente une performance annualisée de 10 % (dividende inclus), un rendement trop modeste pour justifier un investissement dans les conditions actuelles.

Toutefois, une acquisition majeure ou un newsflow plus favorable pourrait stimuler la croissance attendue et relever le PER, entraînant un double effet positif et un potentiel retour entre 630 euros à 780 euros d’ici fin 2026.

C’est tout pour cette newsletter.

Qu'en as tu pensé ?

Ca te prend moins d'une seconde et ça nous aide beaucoup

Connexion ou S'abonner pour participer aux sondages.

Si tu as des questions sur le Club, cette newsletter ou tout autre sujet, n’hésite pas à nous les poser. Nous y répondrons avec plaisir. Tu peux répondre à ce mail ou nous contacter directement à [email protected]

Et si tu penses que cette newsletter pourrait plaire à une personne de ton entourage, transfère-lui directement cet email.

Passe une excellente journée et à bientôt dans la prochaine newsletter 😊

Loris & Abdallah

Reply

or to participate.