Fiscalité et limites de l'assurance-vie

Hello,

Avant de commencer, j’espère que tout va bien de ton côté. Je suis heureux de te retrouver pour cette édition #23 de la Bourseko | Newsletter ! Nous sommes 721 abonnés. Bienvenue aux nouveaux et merci à tous pour votre confiance !

Si on t’a transféré cette édition et que tu souhaites recevoir chaque dimanche à 7h ma newsletter, c’est ici 😊

🗄️ Au sommaire de cette édition

1. L’outil de la semaine : La Première Brique

2. L’actualité des marchés : Une semaine contrastée sur les marchés

3. Fiscalité et limites de l’assurance-vie : Et pourquoi je lui préfère le PEA

⚒️ L’outil de la semaine

La Première Brique est une plateforme de crowdfunding immobilier que j’affectionne particulièrement. Elle est accessible dès 1€ d’investissement.

Je l’utilise régulièrement. Si tu es abonné à cette newsletter, tu as dû le remarqué.

La Première Brique c’est aussi une plateforme ergonomique qui présente un volume important de projets avec des rendements parmi les plus élevés (au-dessus des 11%).

Jusqu’à présent le taux de défaut est encore à 0% même si certains retards commencent à arriver.

Enfin, je ne pouvais pas finir sans parler du suivi des projets et de la réactivité de l’équipe qui sont vraiment top.

Transparence : Si tu t’inscris en utilisant ce code promotionnel, je touche une commission sans aucun surcoût pour toi. Je ne mets en avant que les plateformes et outils que j’utilise personnellement et qui me donne pleine satisfaction.

📰 L’actualité rapide des marchés

Cette semaine, on a assisté à des mouvements contrastés entre les marchés américains et européens.

En Europe, la grande nouvelle provenait de la BCE. L’institution de Christine Lagarde a décidé d’augmenter les taux d'intérêt de 25 points de base pour atteindre un record de 4,5%. Mais le marché voit le verre à moitié plein. En effet, la BCE ne prévoit pas d’autres hausses pour l'instant.

Le CAC 40 a aussi eu un coup de pouce grâce à la Chine. La production industrielle du géant asiatique est meilleure que prévu, une aubaine pour les champions du luxe, LVMH et Hermès.

De plus, le prix du pétrole continue de monter à la suite de l’accord entre l'Arabie Saoudite et la Russie sur leur réduction de production. Il n’en fallait pas moins pour que TotalEnergies tutoie son plus haut historique.

Mais du côté américain, ce n'est pas la même chanson. L'inflation a augmenté pour le deuxième mois consécutif, s’inscrivant à 3,7% sur un an, contre 3,2% en juillet.

Victime collatérale : la paire euro/dollar a perdu 5% depuis son pic du 15 juillet 2023. C’est certainement aussi une des raisons qui poussent la hausse de TotalEnergies (ils vendent en dollar).

Fiscalité et limites de l'assurance-vie

L'assurance-vie, avec l'immobilier et le livret A, fait partie des grandes stars des placements français. Et si on se fie aux chiffres, elle tient la première place des placements financiers avec un encours total de 1913 milliards €, surpassant largement le livret A (qui aurait pu prétendre à plus je pense s’il n'avait pas de plafond).

Cela m'a amené à me poser des questions. Devrais-je, moi aussi, sauter le pas et ouvrir une assurance-vie ?

Cependant, malgré tous mes efforts et mes nombreuses recherches, je lui trouve trop d’inconvénients. Résultat ? Je trouve que cette enveloppe peu adaptée à ma situation actuelle.

Dans l’édition d’aujourd’hui, je reviens sur la fiscalité (complexe) de l’assurance-vie. Je vais aussi t’exprimer mes réserves à propos de cette enveloppe et les raisons pour lesquelles je lui préfère le PEA (dans mon cas, pas forcément pour tout le monde)

Je suis conscient que c'est un sujet dense. Alors, pour ne pas te submerger d'informations, je poursuivrai sur l’édition de la semaine prochaine.

1 - Qu’est-ce qu’une assurance-vie ?

L'assurance-vie est un produit d’épargne qui possède la particularité d’être très flexible. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, elle n'est pas simplement une assurance contre la mort.

Elle sert à de nombreux objectifs, qu'il s'agisse de se constituer un patrimoine, de transmettre un capital ou encore de préparer sa retraite (même si depuis la création du PER, c’est de moins en moins le cas).

En effet, contrairement au Plan Epargne Action (PEA) ou Compte-Titre Ordinaire (CTO), le souscripteur peut désigner un ou plusieurs bénéficiaires à qui il transmettra le capital de l’assurance-vie en cas de décès.

Pour dissiper tout doute, le capital n’est pas bloqué jusqu’au décès. Il est possible, à tout moment de récupérer les fonds de l’assurance-vie dans un délai plus ou moins court.

Ce produit d’épargne et sa liquidité sont garantis par un assureur dont voici les 8 principaux en 2022 :

• Crédit Agricole Assurances (243 milliards € d’encours)

• Groupe CNP Assurances (233 milliards € d’encours)

• BNP Paribas Cardif (115 milliards € d’encours)

• Société Générale Assurances (106 milliards € d’encours)

• Crédit Mutuel (86 milliards € d’encours)

• Axa (78 milliards € d’encours)

• Generali (72 milliards € d’encours)

• BPCE Vie (71 milliards € d’encours)

Tu as certainement dû en entendre parler, mais il y a deux types de supports :

Les fonds euros : ce sont des contrats où le capital est garanti par l’assureur. Autrement dit, sans risque de perte en capital. En contrepartie, les rendements sont plus faibles et suivent une tendance baissière depuis les années 2000 malgré une hausse depuis 2022.

Les unités de compte : ce sont tous les autres placements où le capital n’est pas garanti par l’assureur. Ici, on peut retrouver tout une palette de classes d’actifs : actions, ETF, SCPI, Private Equity, obligations, fonds actifs…

Les fonds euros sont la principale raison qui explique le succès de l’assurance-vie auprès des Français, réputés averses au risque en matière d’investissement. Cependant, avec la baisse des rendements en fonds euros, la collecte en unité de compte a progressé depuis le début de la décennie 2010.

Enfin, l’assurance-vie est une enveloppe qui permet de profiter d’une fiscalité douce sur les plus-values mais aussi au moment de la succession. Rentrons plus dans le détail.

2 - Comment fonctionne la fiscalité de l’assurance-vie

L'assurance-vie est réputée pour sa fiscalité avantageuse. Comme toute enveloppe fiscale, l’Etat a fixé une durée de détention minimale pour profiter de cet avantage.

Un chiffre clé à retenir est celui de 8 ans. C'est après cette période que l'assurance-vie dévoile pleinement ses avantages.

À l'instar du PEA ou du CTO, les plus-values sont la seule partie fiscalisée pour le détenteur d’une assurance-vie. Vu la complexité du sujet, j'ai fait un tableau pour faciliter la compréhension.

A première vue, on pourrait penser qu'il n'y a pas d’intérêt à posséder une assurance-vie plus de 8 ans car l’incitation fiscale paraît modeste.

Là où ça se corse, c'est avec l'introduction des abattements après 8 ans d'ancienneté qui s’élèvent à :

• 4 600€ pour une personne célibataire

• 9 200€ pour un couple, marié ou pacsé

Chaque année, ces abattements peuvent être utilisés pour réduire la base de l’impôt sur le revenu. Cependant, il ne s’applique pas aux cotisations sociales. Il n’y a donc aucun moyen d’y échapper 😅 

En gros, après 8 ans d’ancienneté, chaque année, tu peux réaliser des rachats partiels incluant jusqu'à 4 600€ de plus-value en étant célibataire, sans être sujet à l'impôt sur le revenu.

Je t’ai probablement perdu alors voici un exemple concret.

Imaginons que nous soyons en 2030, mon assurance-vie ayant dépassé les 8 ans. Je désire retirer 15 000€. Sur cette somme, 10 000€ correspondent à mon capital initial et 5 000€ à des plus-values.

Mon imposition sera la suivante :

• 0€ sur les 10 000€ : forcément c’est mon capital investi qui a déjà été fiscalisé

• 17,2% de prélèvement sociaux sur les 5000€ soit 860€

• Sur 4600€ de plus-value, je paye 0€ d’impôts sur le revenu grâce à l’abattement

• Sur les 400€ restant, je paye 7,5% d’impôts (scénario où je ne choisis pas le barème progressif de l’impôt) soit 30€

Au total, je payerais 890€ sur les 5000€ initiaux, soit une plus-value nette de 4110€. Sans cet avantage fiscal, j’aurais eu une plus-value nette de seulement 3500€ sur un CTO.

Fiscalement, l'assurance-vie présente bel et bien des avantages. Cela étant dit, il est vrai qu’elle est tout sauf simple à appréhender.

Toutefois, ce qui distingue réellement l'assurance-vie, c'est sa fiscalité sur la succession. Elle est sans conteste son atout majeur.

3 - Le principal intérêt de l’assurance-vie : la succession

La véritable force de l’assurance-vie réside dans sa capacité à désigner un ou plusieurs bénéficiaires qui recevront le capital ou la rente en cas de décès.

En effet, les sommes versées au bénéficiaire après le décès du souscripteur peuvent bénéficier d'une exonération des droits de succession dans certains cas. Cela peut représenter une économie significative pour le bénéficiaire.

Pour simplifier, je ne vais prendre que les cas des contrats ouverts après 1998 (parce que oui, ici aussi il y a différents cas de figure, fichu réglementation française)

Pour les versements effectués avant 70 ans et les plus-values associées, un abattement de 152 000€/bénéficiaire en dessous duquel il n’y a pas de droits de succession pour le bénéficiaire. Puis on passe à 20% entre 152 000€ et 852 000€. Enfin, c’est 31,25% au-delà.

Pour les versements effectués après 70 ans et les plus-values associées, 30500€ d’abattement sont à répartir entre les bénéficiaires. Tout ce qui est au dessus sera réintégré à la succession. Il faudra donc régler les droits de succession classiques (qui peuvent être très élevés).

Comme tu le vois, c’est super intéressant de faire des versements avant 70 ans sur une assurance-vie dans le cadre de la succession. On peut profiter de 152 000€ d’exonération par bénéficiaire et même au-delà, la taxation est plutôt douce.

Enfin, cerise sur le gâteau, l'assurance-vie offre une liberté presque totale dans le choix des bénéficiaires. Qu'il s'agisse de membres de la famille, d'amis, ou même d'organismes caritatifs, on peut décider qui bénéficiera de son épargne. De plus, cette désignation peut être modifiée à tout moment en cours de vie.

Il existe quelques interdictions, notamment toute personne qui peut avoir une influence sur le titulaire du contrat. Je ne vais pas rentrer dans le détail ici, mais voici un article pour aller plus loin.

4 - Pourquoi je pense que le PEA est meilleur

Incontestablement, l’assurance-vie est un super, si ce n’est le meilleur, outil de transmission. Mais qu’en est-il pour épargner et investir ?

Souvent, j’entends dire que sa fiscalité est intéressante. Pourtant, en examinant de plus près, après l'abattement annuel de 4600€ pour une personne seule, la fiscalité n’est pas si avantageuse (à peine mieux que la flat tax soit l’équivalent d’un support sans avantage fiscal).

De son côté, le PEA offre l'avantage d'exonérer les plus-values de l'impôt sur le revenu après seulement 5 ans, et ce, sans limite. Bien sûr, le PEA a une limite de versement de 150 000€, là où l'assurance-vie n'impose aucune restriction. Cependant, tant que cette limite n'est pas atteinte, pourquoi opter pour une assurance-vie ?

Un des gros avantages de l’assurance-vie est la diversité de support (SCPI notamment, actions, ETF, fonds actifs, Private Equity).

Je vais commencer par les SCPI car c’est vraiment ce qui m’a poussé à chercher à ouvrir une assurance-vie.

Aucun fournisseur d’assurance-vie n'offrait les SCPI que je voulais et sans trop de contraintes. Et il y a d'autres soucis : parfois, on ne récupère pas la totalité des loyers. Enfin, il faut faire attention car certaines assurances-vie ne reversent pas l’intégralité des loyers.

Concernant le Private Equity, je ne peux pas me prononcer car je ne connais pas assez. C’est peut être intéressant mais je n’ai jamais entendu personne utiliser ce véhicule d’investissement.

Quant aux fonds actifs, il faut absolument les éviter. Ils sont bourrés en frais et plusieurs études ont montré que 9 gérants sur 10 n’arrivent pas à battre leur marché de référence. En clair, il est préférable d’investir sur des ETF, ça coûte moins cher et c’est plus performant.

Enfin, les actions et ETF sont une bonne option. Mais dans mon cas, je préfère passer par mon PEA tant que je n’ai pas atteint mon plafond de versement de 150 000€.

Bref, à part pour le côté succession, je ne vois aujourd’hui que très peu d’avantages à l’assurance-vie.

Et je n'ai pas encore abordé la question des frais, qui peuvent affecter les rendements sur le long terme.

J’en parlerai la semaine prochaine dans la newsletter. Je partagerai aussi les assurances-vie qui me semblent les plus intéressantes actuellement (car oui, toutes ne se valent pas)

Si tu as des questions, n’hésite pas à les poser. J’y répondrais avec plaisir.

Et si tu penses que cette newsletter pourrait plaire à une personne de ton entourage, transfère-lui directement cet email.

Passe une excellente semaine et à dimanche prochain 😊 

Bourseko

Disclaimer : Je ne fais que partager mon expérience, je ne suis pas conseiller en investissement. Ces informations sont purement informatives et ne constituent en aucun cas un conseil en investissement. Dans tous les cas, je t’invite à systématiquement faire tes propres recherches.L