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Blue Owl : un géant de la gestion d'actifs en devenir ?

#98 Analyse d'un gestionnaire d'actifs aux perspectives prometteuses

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Xavier a partagé son approche et ses erreur sur tous ces sujets.

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Loris & Abdallah

Blue Owl : un géant de la gestion d'actifs en devenir ?

Lorsqu’on parle des leaders dans le domaine de la gestion d’actifs alternatifs, des géants comme Blackstone ou Apollo Global Management viennent souvent à l’esprit des investisseurs.

Pourtant, une autre société, moins sous les projecteurs mais tout aussi prometteuse, mérite une attention particulière : Blue Owl Capital. Cette entreprise, encore jeune dans le paysage financier, s’impose comme une véritable pépite pour les investisseurs à la recherche de récurrence et de croissance dans un secteur en pleine expansion.

Selon nous, elle répond idéalement à une question fréquente : comment investir en bourse dans le Private Equity et les Infrastructures.

Par ailleurs, depuis son introduction en bourse depuis 2021, Blue Owl Capital a affiché une performance annualisée de 16,8%, grâce à une croissance soutenue qui laisse entrevoir encore du potentiel pour les années à venir, grâce à son modèle économique innovant par rapport à ses pairs.

Performance annualisée de 16.8%

Dans cette analyse, nous allons décortiquer les clés de son succès, explorer son modèle économique, ses avantages compétitifs, ses perspectives de croissance, notre point d’entrée sur le dossier, ainsi que les risques à surveiller.

Avant de continuer, il est important de préciser que cette analyse a été rédigée principalement par Josef Chouinard-Gosselin, membre du Club Bourseko depuis bientôt 1 an, avec quelques ajouts de notre part.

Étudiant et passionné de finance et d’investissement, Josef est actionnaire convaincu de Blue Owl Capital et a souhaité partager avec nous sa thèse d’investissement.

Si vous souhaitez contacter Josef, voici son adresse email : [email protected]

Passons maintenant à l’analyse ⤵️ 

Histoire

L’histoire de Blue Owl Capital débute en décembre 2020, mais ses racines remontent à deux entreprises distinctes : Owl Rock Capital et Dyal Capital Partners.

Owl Rock Capital voit le jour en 2016, fondée par trois vétérans de Wall Street : Marc Lipschultz, Doug Ostrover et Craig Packer.

Co-fondateurs de Owl Rock Capital (Marc Lipschultz, Doug Ostrover et Craig Packer)

Ostrover, ex-cofondateur du géant du crédit alternatif Blackstone GSO, apporte son expertise du financement privé. Lipschultz vient de KKR, où il dirigeait l'activité énergie et infrastructures, tandis que Packer occupait auparavant des postes clés chez Goldman Sachs dans le financement d’entreprises.

Dès sa création, Owl Rock se positionne sur le marché du crédit privé, octroyant des prêts directs à des entreprises de taille intermédiaire, domaine qui gagne en popularité alors que les banques traditionnelles se retirent progressivement de ce type de financement.

Parallèlement, Dyal Capital Partners est fondée en 2011 sous l’égide de Neuberger Berman, un acteur majeur de la gestion d’actifs.

Dirigée par Michael Rees, l’entreprise développe un modèle original consistant à acquérir des participations minoritaires dans des sociétés de gestion d’actifs alternatives telles que des hedge funds, des fonds de Private Equity et des gestionnaires de crédit privé. En apportant du capital permanent à ces gestionnaires, Dyal leur permet de sécuriser leur croissance sans perdre leur indépendance.

En décembre 2020, Owl Rock Capital et Dyal Capital fusionnent pour créer Blue Owl Capital, une entreprise qui réunit deux secteurs porteurs : le crédit direct aux entreprises et les investissements dans des gestionnaires alternatifs.

L'objectif de cette fusion est clair : créer un géant des marchés privés offrant à la fois des revenus récurrents stables, provenant des frais de gestion d’actifs, et une capacité de croissance significative grâce à l'essor continu du crédit privé.

Dès son introduction en Bourse au printemps 2021 sous le symbole OWL, Blue Owl se démarque par un modèle économique original, basé sur des actifs sous gestion à long terme et résistants aux cycles économiques.

Introduction en bourse - 2021

Actionnariat 

La structure de l'actionnariat de Blue Owl Capital est relativement complexe, mais l’essentiel à retenir de cette structure complexe est que la majorité des actions sont détenues par des insiders, qui détiennent également la quasi-totalité des droits de vote.

Neuberger Berman (26%): Lors de la fusion ayant donné naissance à Blue Owl Capital, Neuberger Berman, en tant que société mère de Dyal, a obtenu une participation significative dans Blue Owl. Bien que Neuberger Berman ait réduit sa position depuis l'introduction en bourse de Blue Owl en 2021, ils conservent aujourd'hui une part importante.

Blue Owl Management (26%): Cette entité a été créée pour détenir des participations au nom des fondateurs et dirigeants de la société (Ostrover, Lipschultz, Kirshenbaum et Packer), une initiative très positive, car elle aligne leurs intérêts avec les nôtres : ils partagent le même objectif que nous, à savoir voir le cours de Bourse grimper.

Comprendre le business des alternatives asset manager

Avant de rentrer dans le détail de l’activité de Blue Owl Capital, il est important de bien comprendre ce qu’est un gestionnaire d’actifs alternatifs, comment ces entreprises acquièrent leurs actifs et quelles sont les principales métriques permettant d’évaluer leur performance.

C’est quoi un alternative asset manager ?

Contrairement aux gestionnaires d’actifs traditionnels comme BlackRock ou Vanguard, spécialisés dans les actions, obligations et instruments de trésorerie, les gestionnaires d’actifs alternatifs investissent dans des catégories d’actifs moins classiques, d’où l’appellation « alternatif ».

Parmi ces actifs alternatifs, on distingue principalement trois grandes catégories :

  1. Le Private Equity, qui consiste à acheter des entreprises, cotées ou non, afin de les restructurer dans l’objectif de les revendre ultérieurement à une valorisation supérieure.

  2. L’immobilier et les infrastructures, secteur particulièrement développé en Amérique du Nord par des acteurs tels que Blackstone ou Brookfield, qui détiennent de vastes portefeuilles immobiliers non cotés, incluant des immeubles commerciaux, des centres logistiques et même des data centers.

  3. La dette privée, une activité qui s’est fortement développée après la crise financière de 2008, suite au retrait progressif des banques traditionnelles en raison des nouvelles réglementations. Ce marché concerne essentiellement des prêts octroyés par des institutions non bancaires. Dans ce segment, Apollo se positionne sur des prêts moins risqués (« investment grade ») tandis qu’Ares et Blue Owl se spécialisent dans des prêts à risque plus élevé.

Comment les gestionnaires d’actifs alternatifs acquièrent-ils des actifs ?

En réalité, ils disposent de 2 moyens principaux. Soit ils utilisent leurs propres ressources financières, soit ils lèvent des fonds auprès d’investisseurs tiers, souvent en combinant ces deux approches.

Certains gestionnaires, comme Blackstone ou Blue Owl, adoptent un modèle dit “asset-light”, utilisant très peu de leurs propres capitaux. À l’opposé, d’autres acteurs comme Brookfield optent pour une approche “asset-heavy”, investissant généralement de 15 à 25% de leurs fonds propres dans leurs acquisitions.

Il n’y a pas de meilleure méthode entre les modèles asset-light et asset-heavy, chacun ayant ses forces et ses faiblesses en fonction du secteur et du contexte économique.

Le modèle asset-light de Blue Owl Capital offre flexibilité, marges élevées et résilience face aux incertitudes, comme celles liées à l’arrivée de Trump, en se concentrant sur la gestion d’actifs financiers sans lourds investissements physiques.

En revanche, un modèle asset-heavy, comme celui de Brookfield, permet de contrôler des actifs stratégiques mais expose à des coûts fixes élevés et à des risques géopolitiques ou de supply chain.

Historiquement, les principaux investisseurs des gestionnaires alternatifs étaient des institutions telles que les fonds de pension, les fonds souverains et les compagnies d’assurance. Cependant, le marché évolue progressivement, avec une part croissante d’investisseurs particuliers fortunés attirés par ces stratégies d’investissement alternatives.

Comment les gestionnaires d’actifs alternatifs génèrent de l’argent ?

Pour gagner de l’argent, ces gestionnaires collectent des fonds auprès des investisseurs en lançant des fonds d'investissements spécifiques. Une fois l'objectif de levée atteint, ces fonds sont fermés à de nouveaux investisseurs. Après avoir investi le capital collecté, les gestionnaires continuent de gérer ces fonds et créent souvent de nouveaux fonds dans un cycle continu.

Les revenus proviennent principalement de deux types de frais : les frais de gestion basés sur les actifs sous gestion (AUM), facturés trimestriellement, et les frais de performance, variables selon les résultats des fonds.

Si vous investissez en Private Equity, vous connaissez d’ailleurs probablement ses frais basés sur la performance qu’on appelle le carried interest (ou dans le jargon, le carry).

Activités de Blue Owl Capital

L’entreprise déploie les capitaux qu’elle collecte dans trois segments clés : la dette privé (direct lending), les participations minoritaires dans des gestionnaires d’actifs (GP Strategic Capital) et les actifs réels (principalement Immobilier - Real Estate).

Avant de rentrer dans le détail de chacun de ces segments, il est essentiel de préciser que ce qui distingue Blue Owl Capital des autres acteurs du marché est son modèle économique axé sur le capital permanent. En effet, plus de 90% de ses revenus proviennent d’actifs sous gestion investis dans des véhicules à capital permanent (Permanent Capital Vehicles - PCV). 

Ces véhicules permettent de gérer des fonds de manière indéfinie, sans aucune obligation contractuelle de liquidation après une période donnée. Contrairement aux structures d'investissement traditionnelles, généralement limitées à une durée de vie de 10 ans à 15 ans, les véhicules à capital permanent offrent une grande stabilité à long terme.

En effet, les fonds traditionnels souffrent souvent de décision d’investissement qui doivent prendre en compte la durée de vie des fonds et des besoins de liquidités, ce qui peut nuire à la performance globale. À l’inverse, avec ses véhicules à capital permanent, Blue Owl échappe à cette contrainte majeure, ce qui lui permet une gestion ayant des horizons de rendement plus stable, prévisible et durable. 

Maintenant, je vous propose de rentrer plus en détails sur les 3 segments d’activités de Blue Owl Capital 👇

Dette privée

Le segment du crédit privé, ou direct lending, constitue le cœur de l'activité de Blue Owl Capital. Chez Blue Owl, le direct lending cible principalement des entreprises du marché intermédiaire supérieur (upper middle market), souvent soutenues par des fonds de Private Equity.

Contrairement à une idée reçue largement répandue, les entreprises financées par Blue Owl Capital ne sont pas nécessairement en difficulté financière. Bien que ces sociétés possèdent généralement une notation inférieure à BBB- (« Junk Bond »), elles restent solides et génèrent en moyenne environ 1 milliard de dollars de revenus annuels.

Note des agences de notation

Le recours à Blue Owl pour le financement découle davantage de choix stratégiques que d’une réelle nécessité, les entreprises préférant souvent la flexibilité et les conditions avantageuses offertes par ces prêteurs alternatifs.

Blue Owl Capital s’est rapidement imposée comme un leader dans le financement des entreprises du marché intermédiaire supérieur. Sa spécificité réside dans sa capacité à structurer des prêts d’envergure, typiquement entre 500 et 800 millions de dollars, pouvant même atteindre 1 milliard de dollars. 

Cette force de frappe contraste fortement avec la majorité de ses concurrents, limités généralement à des prêts allant de 100 à 200 millions de dollars, ce qui permet à Blue Owl d’accéder à des transactions de qualité supérieure et, par conséquent, de limiter son risque.

Cette sélectivité extrême est au cœur du succès de Blue Owl Capital dans ce segment. En effet, l’entreprise n’accepte que 5% des opportunités qui lui sont proposées. Cette discipline rigoureuse se traduit par un taux de perte remarquablement faible de seulement 0,11% sur un montant total de 143 milliards de dollars prêtés sur une période de dix ans, attestant de la robustesse et de la résilience de sa stratégie.

Pour une compréhension approfondie de la méthodologie employée par Blue Owl pour maintenir un portefeuille de prêts à faible risque, il est recommandé de consulter leur article détaillé intitulé How Blue Owl Constructs a Direct Lending Portfolio.

Si on regarde du côté des perspectives, le direct lending représente un marché en pleine expansion, prenant chaque année une part croissante dans le financement de la dette des entreprises. Aux États-Unis, alors que les banques ne financent plus que 20% de cette dette, le retrait progressif des institutions bancaires traditionnelles offre une opportunité considérable aux prêteurs privés comme Blue Owl. Cette tendance s’accentue à mesure que la demande pour des solutions de financement alternatives continue d’augmenter.

Bien que Blue Owl accorde occasionnellement des prêts à des entreprises notées “investment grade”, ce segment reste dominé par Apollo Global Management, un autre acteur majeur du secteur.

Alternative Credit

Parallèlement, Blue Owl Capital développe une activité appelée Alternative Credit, centrée sur le financement adossé à des actifs (Asset-based). Ce type de financement est essentiel pour soutenir un large éventail d’acteurs économiques tels que les propriétaires immobiliers, les acheteurs de véhicules, les compagnies aériennes, ou encore les petites entreprises nécessitant du matériel spécifique et même les détenteurs de droits de propriété intellectuelle.

Depuis la crise bancaire régionale de 2023, de nombreuses banques ont réduit leur exposition à ce marché en raison de coûts de financement plus élevés. Cette situation a ouvert la voie à Blue Owl et d'autres gestionnaires d’actifs, capables d’offrir une alternative stable et prévisible aux entreprises en quête de financement.

De plus, comme pour le direct lending, la solidité de Blue Owl dans ce segment est démontrée par son taux de perte exceptionnellement bas (0,04%), illustrant une fois encore la résilience et l’efficacité de son modèle économique.

GP Strategic Capital

Cette division se spécialise dans l’acquisition de participations minoritaires au sein de firmes de private equity et d’autres gestionnaires d’actifs alternatifs. En tant qu'actionnaire minoritaire de ces entreprises, Blue Owl génère ses revenus principalement à travers 3 sources distinctes :

  1. Frais de gestion : En tant qu'actionnaire minoritaire, Blue Owl reçoit une part des frais de gestion perçus par les firmes de Private Equity. Cette source de revenu est stable et prévisible.

  2. Carried interest : Il s’agit de la rémunération supplémentaire basée sur les performances des fonds. Plus un fonds génère de bons résultats, plus le carried interest est élevé. En tant qu’actionnaire minoritaire, Blue Owl perçoit une part de cette rémunération liée à la performance, bien que cette source de revenu soit moins prévisible.

  3. Bilan (Balance sheet) : Les firmes d’investissement dans lesquelles Blue Owl investit placent souvent leurs propres capitaux dans leurs fonds. Cela permet à la firme de Private Equity de profiter directement des profits sans frais de gestion ni carried interest. En tant qu’actionnaire minoritaire, Blue Owl reçoit également une part des revenus générés par cette pratique.

⚡️ ILLUSTRATION

Imaginons qu’un GP investisse 100 millions de dollars de son propre bilan dans un fonds, générant un rendement de 10 %, soit un profit net de 10 millions de dollars. Blue Owl, détenant 10 % de ce GP, perçoit alors 10 % de ce profit, soit 1 million de dollars, en complément de sa part des frais de gestion et du carried interest.

Pourquoi les firmes de private equity décident-elles de vendre une participation minoritaire à Blue Owl ?

Traditionnellement, les opérations de rachat par effet de levier (leveraged buyout ou LBO) comportent des risques importants, et les firmes de private equity préfèrent idéalement utiliser principalement les capitaux d’investisseurs externes.

Toutefois, ces mêmes investisseurs exigent que les gestionnaires engagent également une partie de leur propre capital afin de garantir leur alignement d'intérêts (“skin in the game”). Lorsque ces firmes ne disposent pas des capitaux nécessaires, Blue Owl intervient en acquérant une participation minoritaire, souvent à une valorisation inférieure à la valeur intrinsèque. Cette stratégie permet aux fonds gérés par Blue Owl, notamment via les fonds Dyal, de percevoir une portion significative des frais et commissions générés par ces entreprises partenaires.

Le marché des participations stratégiques dans les sociétés de private equity est en pleine croissance, affichant un taux de croissance annuel moyen de 20%. 

De plus, il reste très peu concurrentiel, offrant à Blue Owl Capital une opportunité remarquable de consolider sa position dominante. En effet, dans ce secteur hautement profitable, Blue Owl s’impose comme le leader incontestable, détenant une part de marché de 63% sur le capital levé, loin devant son concurrent le plus proche qui ne représente que 14 %. 

Sa domination est encore plus marquée dans les transactions de grande ampleur, où Blue Owl contrôle 88% du marché des opérations supérieures à 600 millions de dollars.

David contre Goliath

Parmi les 25 transactions récentes de cette taille, 22 ont été conclues par Blue Owl, souvent lors de négociations exclusives avec une concurrence minimale.

Aujourd’hui, Blue Owl Capital détient des participations minoritaires dans plus de 45 sociétés de Private Equity, représentant au total plus de 2 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion, soit environ 20% du secteur global des actifs alternatifs.

Actifs réels (immobilier & infrastructures)

Le segment “Actifs réels” de Blue Owl Capital se divise en trois principales stratégies : le Net Lease, le Real Estate Credit et les Data Centers.

Net Lease

À travers sa stratégie Net Lease, Blue Owl Capital adopte une approche ciblée pour investir dans l’immobilier, en se concentrant sur des actifs occupés par des locataires de premier ordre, c’est-à-dire des entreprises solides ayant une notation de crédit élevée (souvent dites investment grade). L’objectif est simple et clair : garantir des revenus stables et prévisibles sur une longue durée tout en réduisant au maximum les risques pour les investisseurs.

Au cœur de cette stratégie se trouve le modèle des baux Triple Net Leases (NNN), un type de contrat de location particulier. Dans ce cadre, le locataire prend en charge tous les frais liés à la propriété :

  • Les taxes foncières,

  • Les primes d’assurance,

  • Les coûts d’entretien (comme les réparations ou l’entretien du bâtiment),

  • Et bien évidemment, sans oublier le loyer.

Cela signifie que Blue Owl, en tant que propriétaire, perçoit un loyer “net” – d’où le nom “Net Lease” – sans avoir à se soucier d’une hausse des dépenses. Ce modèle est particulièrement attractif, car il offre une prévisibilité financière : Blue Owl sait exactement combien elle va recevoir chaque mois, sans surprises liées à des coûts imprévus.

Blue Owl se focalise sur des biens immobiliers dits monolocataires indépendants, c’est-à-dire des propriétés occupées par un seul locataire, souvent dans des secteurs essentiels. Par “essentiels”, on entend des activités qui répondent à des besoins de base, comme :

  • Les supermarchés (Walmart..),

  • Les pharmacies (CVS..),

  • Ou encore des centres logistiques.

Ces secteurs sont choisis pour leur résilience : même en période de crise économique, les gens continuent d’acheter de la nourriture ou des médicaments, ce qui réduit le risque de vacance ou de défaut de paiement.

Pour ceux qui investissent dans les REIT, c’est un modèle similaire à ce qu’on retrouve chez Realty Income, entreprise connue pour verser un dividende mensuel.

Sale-leaseback

Par ailleurs, une grande partie des acquisitions de Blue Owl dans cette stratégie repose sur des transactions appelées sale-leaseback (cession-bail en français). Qu’est-ce que cela signifie ?

C’est tout simplement, le fait qu’une entreprise propriétaire d’un bien immobilier (par exemple, une chaîne de supermarchés qui possède ses magasins) décide de vendre ce bien à un investisseur comme Blue Owl.

Dans le même temps, durant la vente, elle signe un bail NNN pour continuer à occuper et exploiter le bien en tant que locataire, souvent sur une longue période (10 à 25 ans), en payant un loyer fixe et en assumant tous les frais associés.

Mais alors, pourquoi une entreprise fait-elle cela ?

Tout simplement, car cela lui permet de libérer du capital : au lieu d’avoir de l’argent immobilisé dans un bien immobilier, l’entreprise récupère des liquidités qu’elle peut réinvestir dans son activité ou le distribuer à ses actionnaires.

Et puis d’un point de vue opérationnel, cela ne change rien à l’utilisation du bien : elle continue d’opérer dans le même emplacement avec les mêmes droits, sans interruption.

Potentiel important sur le sale-leaseback

Aux États-Unis et au Canada, le marché potentiel du sale-leaseback est immense, évalué à environ 12 000 milliards de dollars. Pourtant, le volume annuel des transactions ne représente actuellement que 41 milliards de dollars, soit moins de 1 % du marché total.

En Europe, le marché est tout aussi prometteur, avec un potentiel estimé à 11 200 milliards de dollars, largement sous-exploité à ce jour.

Marché adressage de 23 000 milliards de dollars

Clairement, cette dynamique pourrait offrir à Blue Owl une opportunité significative de croissance dans les années à venir.

Real Estate Credit

Le Real Estate Credit est une activité clé de Blue Owl Capital, qui consiste à financer l’immobilier commercial en proposant des prêts directs et des solutions structurées. En d’autres termes, Blue Owl agit comme un prêteur pour des projets immobiliers (bureaux, centres commerciaux, entrepôts, etc.) en offrant des financements adaptés aux besoins des emprunteurs.

Avec l’acquisition de Prima Capital en juin 2024, Blue Owl a renforcé son expertise dans ce domaine, en intégrant plus de 30 ans d’expérience dans le crédit immobilier, notamment dans les prêts privés et les titres adossés à des actifs immobiliers (CMBS), qui sont des titres financiers garantis par des hypothèques commerciales.

De plus, Prima Capital affiche un taux de perte annualisé incroyablement bas, à moins de 1 point de base (soit 0,01 %) sur plus de 30 ans. Cela signifie que sur des milliards de dollars prêtés, les pertes dues à des défauts de paiement ont été quasi inexistantes.

Ce résultat exceptionnel reflète une sélection rigoureuse des actifs : Prima Capital choisit minutieusement les projets et les emprunteurs pour minimiser les risques.

Ainsi, grâce à cette acquisition, Blue Owl s’est rapidement imposé comme un acteur majeur dans le secteur du crédit immobilier commercial.

Une opportunité de marché colossale

Le marché du crédit immobilier commercial représente une opportunité immense, avec une valeur estimée à environ 5 000 milliards de dollars. Historiquement, ce marché était dominé par les banques, qui détenaient plus de 50 % des parts il y a quelques décennies.

Aujourd’hui, leur part a chuté à moins de 40 %, en raison de réglementations plus strictes et d’une prudence accrue face aux risques. Parallèlement, environ 3 000 milliards de dollars de prêts immobiliers arriveront à échéance dans les cinq prochaines années (d’ici 2030). Cela signifie que de nombreux propriétaires ou promoteurs devront refinancer leurs dettes pour rembourser ou renouveler ces prêts.

Cependant, refinancer via les banques traditionnelles devient plus compliqué en 2025, pour deux raisons principales :

  1. Hausse des taux d’intérêt : Les taux plus élevés augmentent le coût des emprunts, rendant les conditions de refinancement moins favorables.

  2. Nouvelles exigences réglementaires : Les banques, sous pression, adoptent des critères plus stricts pour accorder des prêts.

Ces défis créent un besoin croissant de solutions alternatives, et c’est là que Blue Owl entre en jeu, en proposant des financements flexibles et innovants pour combler ce vide.

Data Centers

Dans le cadre de son segment Data Centers, Blue Owl Capital investit dans des infrastructures stratégiques en acquérant des sites dédiés aux centres de données, qu’elle loue ensuite à long terme aux hyperscalers (Amazon, Microsoft ou Google) et autres acteurs du Cloud.

Les géants du Cloud privilégient de plus en plus la location

À ce jour, Blue Owl se positionne comme l’un des principaux détenteurs d’infrastructures de data centers, avec une capacité impressionnante d’environ 3 gigawatts sous gestion en souhaitant atteindre 10 GW d’ici 2029.

Comme pour l’immobilier, Blue Owl utilise le principe du sale-leaseback. Concrètement, l’entreprise rachète les data centers d’acteurs comme AWS ou Microsoft, puis leur loue sur le long terme.

Ce modèle permet aux acteurs du Cloud de récupérer du cash, ce qui est particulièrement important dans le contexte actuel de hausse exponentielle des CAPEX. En contrepartie, Blue Owl sécurise des revenus récurrents tout en bénéficiant de l’essor de l’intelligence artificielle.

De notre côté, on garde un œil attentif sur ce sous-segment, qui pourrait représenter un relais de croissance important dans les prochaines années pour Blue Owl Capital.

Analyse financière

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